
LA UNE
🇺🇸 États-Unis - 🇺🇦 Ukraine - 🇷🇺 Russie • Trump affirme que Kiev peut « gagner la guerre »
Changement de cap spectaculaire à Washington. Hier, Donald Trump a abandonné son exigence selon laquelle l’Ukraine devait céder des territoires pour conclure la paix avec Moscou. À la sortie d’une rencontre avec Volodymyr Zelensky à New York, le président américain a affirmé que Kiev, soutenu par l’Europe, était désormais « en position de combattre et de reconquérir toute l’Ukraine dans ses frontières d’origine ».
Cette volte-face tranche avec la ligne suivie depuis son arrivée à la Maison-Blanche. En août, après un tête-à-tête de trois heures avec Vladimir Poutine en Alaska, Trump jugeait « inévitable » que l’Ukraine fasse des concessions territoriales. Quelques mois plus tôt, il reprochait encore à Zelensky de « ne pas avoir les cartes en main » et s’affichait aux côtés du chef du Kremlin. Désormais, il décrit la Russie comme un « tigre de papier », affaibli par trois ans et demi de guerre, des difficultés économiques et des files d’attente à la pompe à essence.
Cette déclaration a toutefois semé la confusion. Son secrétaire d’État et conseiller à la sécurité nationale par intérim, Marco Rubio, a rappelé que le conflit « ne pouvait pas se terminer militairement » et que seule la négociation permettrait d’y mettre un terme. Trump, de son côté, n’a pas annoncé de reprise massive de l’aide militaire américaine, se contentant d’affirmer que Washington continuerait de livrer des armes à l’OTAN pour que « l’Alliance en fasse ce qu’elle veut ».
Zelensky, qui s’était brouillé avec Trump en février, a préféré accueillir favorablement ce discours, qualifiant le président américain de « game-changer ». Reste à savoir pour qui : l’Ukraine, qui peine toujours à reprendre du terrain malgré le soutien occidental, ou la Russie, qui pourrait tirer parti des ambiguïtés de la position américaine. Car Trump s’est refusé à garantir explicitement qu’il défendrait militairement les alliés de l’OTAN en cas d’affrontement aérien direct avec Moscou.
À Moscou, cette oscillation est scrutée de près. Poutine pourrait y voir une occasion de temporiser, convaincu que Washington ne veut plus investir massivement dans le conflit. Mais il pourrait aussi choisir l’escalade, espérant que le temps joue en sa faveur. The New York Times
EN BREF
🇵🇸 Palestine • La flottille humanitaire Global Sumud, composée d’une cinquantaine de navires et 500 participants de 47 nationalités, a été ciblée cette nuit par une quinzaine de drones alors qu’elle se dirigeait vers Gaza pour briser le blocus israélien. Aucune victime n’est à déplorer, mais plusieurs bateaux ont subi d’importants dégâts matériels. Partie mi-septembre, l’initiative vise à acheminer une aide humanitaire vers l’enclave palestinienne. L’ONU a demandé que cessent les attaques sur la flottille et a réclamé une enquête.
🇪🇬 Égypte - 🇮🇱 Israël • L’Égypte a confirmé le déploiement de troupes dans le Sinaï, près de la frontière israélienne, affirmant agir contre le terrorisme et la contrebande dans le respect de l’accord de paix de 1979. Israël, sceptique, accuse Le Caire de construire des infrastructures militaires interdites et a sollicité Washington pour limiter cette présence. Les tensions s’aggravent alors que l’Égypte refuse l’afflux de Palestiniens fuyant Gaza et cherche à affirmer sa souveraineté dans cette zone semi-démilitarisée.
🇩🇰 Danemark - 🇳🇴 Norvège • Le Danemark a qualifié de « plus grave attaque contre une infrastructure critique » le survol de l’aéroport de Copenhague par des drones lundi, entraînant sa fermeture pendant quatre heures et perturbant 20 000 passagers. L’aéroport d’Oslo a également été brièvement fermé pour des raisons similaires. La Première ministre Mette Frederiksen a évoqué une tendance récente d’incursions de drones et de cyberattaques en Europe. La Russie nie toute implication. Les autorités danoises suspectent un acteur étatique cherchant à tester les réactions du pays.
🇲🇼 Malawi • Le président Lazarus Chakwera a reconnu sa défaite électorale face à son prédécesseur Peter Mutharika aujourd’hui, après des résultats partiels montrant une avance « insurmontable » pour ce dernier. Malgré des allégations d’irrégularités, Chakwera a appelé à une transition pacifique et au respect de la Constitution, évitant ainsi une crise similaire à celle de 2019, où les élections avaient dû être réorganisées. Les analystes attribuent ce retour de Mutharika à l’incapacité de Chakwera à redresser une économie en difficulté, laissant de nombreux Malawites en précarité.
🇨🇳 Chine - 🇺🇸 États-Unis • Nvidia et Alibaba ont signé un partenariat technologique majeur malgré les tensions sino-américaines. L’annonce a propulsé l’action du géant chinois en Bourse. Cet accord, conclu entre deux acteurs majeurs de l’IA, souligne la persistance des collaborations économiques malgré les rivalités géopolitiques entre Pékin et Washington.
🇫🇷 France • La France a refusé l’asile politique à Paul Watson, militant écologiste et fondateur de Sea Shepherd, visé par un mandat d’arrêt japonais pour des actions contre la chasse à la baleine en 2010. L’Ofpra a jugé ses craintes d’extradition depuis les États-Unis ou le Canada, ses pays de nationalité, « infondées », estimant ces États capables de garantir un procès équitable. Watson, détenu cinq mois au Groenland en 2024 avant d’être libéré, a exprimé sa déception mais compte sur le soutien d’Emmanuel Macron pour rester en France, où il se dit « en sécurité ». Son avocat et Sea Shepherd dénoncent une décision incohérente avec les engagements passés de Paris.
CONFLITS
Palestine - 73 personnes tuées à Gaza aujourd’hui par des bombardements, selon l’agence WAFa.
Ukraine - Le Kremlin a affirmé que la Russie n’avait pas de « solution alternative » à la poursuite du conflit en Ukraine. L’avion de la ministre de la défense espagnole victime d’un brouillage GPS près de Kaliningrad. L’Ukraine a abattu 126 drones sur les 152 lancés par la Russie dans la nuit, a annoncé l’armée de l’air ukrainienne.