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Trump publie les SMS que lui envoie le secrétaire général de l'OTAN... et c'est affligeant

Trêve fragile entre Israël et l’Iran sous la pression de Trump, les frappes sur les sites nucléaires iraniens qui interrogent sur leur efficacité, le Qatar qui joue les médiateurs, ONG pro-Israël accusée à Gaza, la situation en Ukraine.

LA UNE

🇺🇸 États-Unis - OTAN • Mark Rutte, secrétaire général de l’OTAN, se prosterne devant Trump par SMS

À la veille du sommet de l’OTAN à La Haye, Donald Trump a publié sur Truth Social un message flatteur envoyé par Mark Rutte, secrétaire général de l’Alliance. L’ancien Premier ministre néerlandais y célèbre les frappes américaines contre des sites nucléaires iraniens comme une « action décisive », « extraordinaire », saluant un « grand succès » que « personne d’autre n’avait osé ». Une révérence appuyée, destinée à flatter un président qui ne cache ni son goût pour les démonstrations de force, ni son mépris pour les Européens.

Le plus gênant reste le ton. Rutte reprend même le style de Trump, typographie en majuscules, pour affirmer que « l’Europe va payer un prix ÉNORME » pour sa sécurité. Selon lui, cette hausse des budgets militaires — jusqu’à 5 % du PIB — sera « la victoire » de Trump. Une formulation qui sonne comme un reniement complet de l’autonomie stratégique européenne, au profit d’un alignement servile sur les exigences américaines.

L’OTAN a confirmé l’authenticité du message. En coulisses, cette mise en scène en dit long : pour s’attirer les bonnes grâces d’un président clivant mais puissant, l’Alliance semble prête à toutes les courbettes. Rutte, censé incarner un équilibre entre fermeté et diplomatie, se pose en relais des narratifs trumpiens. Dans un moment de tensions internationales aiguës, cet épisode illustre encore un peu plus la faiblesse européenne. Le Figaro

Dans un monde de carnivores, si l’Europe herbivore ne se réveille pas, elle va se faire dévorer. Un élément positif tout de même : cet épisode montre que certains politiques savent faire preuve d’humilité. Tout ancien Premier ministre qu’il est, Mark Rutte n’est manifestement pas encombré par l’amour propre.

EN BREF

🇮🇷 Iran • Une trêve précaire entre Israël et l’Iran sous la pression de Trump

Un cessez-le-feu fragile s’est instauré entre Israël et l’Iran après 12 jours d’escalade militaire, ponctuée de frappes intenses et d’échanges de missiles. Annoncée unilatéralement par Trump, la trêve a été accueillie avec scepticisme, les deux parties s’accusant mutuellement de l’avoir violée dès ses premières heures ce matin. Tandis que Tel-Aviv affirme avoir répliqué à une attaque iranienne post-trêve, Téhéran nie toute violation et revendique une victoire militaire.

Trump a vivement critiqué les deux camps, les accusant d’agir sans coordination et affirmant avoir “détruit toutes les capacités nucléaires” iraniennes avant de mettre fin à la guerre. Dans les coulisses, le Qatar a joué un rôle clé dans la médiation (plus d’infos là-dessus dans la prochaine brève), cherchant à éviter un embrasement régional. L’attaque iranienne contre la base américaine d’Al Udeid au Qatar, bien que limitée, a accentué la pression diplomatique.

Malgré les tensions persistantes, les marchés financiers ont réagi positivement, les prix du pétrole ayant chuté. Sur le terrain, Israël réoriente son effort militaire vers Gaza. Mais le climat reste instable : les sirènes d’alerte continuent de retentir, et les échanges de tirs ne sont pas totalement stoppés, laissant planer l’incertitude sur la durabilité de cette trêve imposée depuis Washington. The New York Times

🇮🇷 Iran • Une victoire tactique incontestable d’Israël et des États-Unis ; une victoire stratégique ce n’est pas sûr

En frappant les sites nucléaires de Natanz, Fordo et Ispahan, Israël et les États-Unis ont porté un coup significatif au programme nucléaire iranien, d’autant que les scientifiques iranien ont été systématiquement ciblés par Israël. Les installations ont subi de lourds dégâts, notamment les centrifugeuses de Natanz (et potentiellement les structures souterraines de Fordo) ciblées par les bombes américaines. Washington et Tel-Aviv affirment avoir atteint leurs objectifs : neutraliser la capacité de Téhéran à produire de l’uranium à usage militaire.

Mais plusieurs incertitudes demeurent. L’uranium enrichi à 60 % – suffisant pour produire jusqu’à 10 bombes – aurait été évacué avant les frappes, selon les autorités iraniennes. Les experts doutent d’une destruction totale des installations, notamment à Fordo, enfouie à plus de 80 mètres sous terre. Par ailleurs, d’autres sites, comme Arak ou la « montagne de la pioche », restent intacts.

Sur le plan politique, le président iranien Pezeshkian a réaffirmé aujourd’hui le caractère civil du programme et a appelé à des négociations. Mais les frappes directes sur le territoire iranien pourraient pousser Téhéran à accélérer sa quête nucléaire, non plus comme un outil technique, mais comme une affirmation de souveraineté. Si le programme est ralenti, bien des ressources nécessaires à sa réalisation sont toujours là. Le Parisien

🇶🇦 Qatar • Le Premier ministre en médiateur Iran - Israël

Au cœur de l’escalade entre Israël, l’Iran et les États-Unis, le Qatar s’est imposé comme médiateur. Alors que Téhéran ciblait la base américaine d’Al Udeid en représailles aux frappes israélo-américaines sur ses sites nucléaires, Doha a publiquement protesté… en entamant discrètement une médiation. Il faut dire que Téhéran avait prévenu des frappes bien en amont (démonstration de la dimension plus symbolique que militaire de cette attaque), ce qui a permis au Qatar d’évacuer toute la base avant les tirs iraniens.

Malgré l’attaque iranienne sur son sol, le Qatar n’a pris aucune mesure de rétorsion, en préférant œuvrer en coulisses pour désamorcer la crise. Sollicité par Trump, l’émir qatari a rapidement contacté les autorités iraniennes et obtenu leur accord pour un cessez-le-feu avec Israël. Ce double discours – condamnation officielle et diplomatie active – illustre le positionnement subtil de Doha dans la région.

Le Qatar mise sur sa capacité unique à dialoguer avec tous les acteurs, des Américains aux groupes comme le Hamas ou les talibans. Son investissement massif dans la base d’Al Udeid (8 milliards de dollars) et ses relations privilégiées avec Téhéran renforcent sa crédibilité. Selon plusieurs observateurs, cet épisode confirme la stratégie du Qatar : se rendre indispensable aux grandes puissances tout en maintenant des canaux ouverts avec leurs adversaires. The Guardian

🇵🇸 Gaza • La Gaza Humanitarian Foundation menacée de poursuites pour complicité de crimes de guerre

La Gaza Humanitarian Foundation (GHF), ONG controversée soutenue par Israël et les États-Unis, est menacée de poursuites pour complicité de crimes de guerre et de génocide. 15 organisations de défense des droits humains l’accusent de transformer l’aide humanitaire en outil de contrôle et d’humiliation, en contradiction avec les standards internationaux. Depuis son déploiement en remplacement de l’UNRWA (écartée par Israël), la GHF impose des conditions d’accès drastiques à l’aide (reconnaissance faciale, longs trajets), jugées dégradantes et dangereuses.

Les distributions chaotiques se soldent régulièrement par des morts : près de 450 civils palestiniens auraient été tués ces dernières semaines. Sur le terrain, les ONG dénoncent une instrumentalisation de la faim à des fins de communication politique.

Basée en Suisse, la GHF est opaque : ni budget, ni rapport, ni liste de donateurs n’ont été publiés. Elle entretient des liens étroits avec d’anciens cadres de la CIA et des forces spéciales américaines (et des mercenaires), renforçant la perception d’une militarisation de l’humanitaire. Le retour de l’Unrwa, seul acteur jugé légitime par les défenseurs des droits, est réclamé.

Dans les dernières 24 heures, au moins 21 personnes sont mortes après des tirs israéliens près d'un centre de distribution d'aide, selon la défense civile palestinienne. France 24

🇺🇦 Ukraine • Frappes russes et manoeuvres diplomatiques en marge du sommet de l’OTAN

Une attaque russe sur la région de Dnipro a causé la mort de 16 civils, dont des enfants, et fait plus de 279 blessés aujourd’hui. La frappe a visé des infrastructures civiles, notamment des écoles, un hôpital et des crèches. Le chef de la diplomatie ukrainienne a appelé les pays occidentaux à réagir fermement à cet acte qualifié de terroriste.

Pendant ce temps, à La Haye, le sommet de l’Otan, Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Keir Starmer doivent se rencontrer pour afficher une ligne européenne unie de soutien à l’Ukraine et convaincre Trump de maintenir la pression sur Moscou. Dans une tribune conjointe, Macron et Merz ont appelé en début de semaine à un réarmement européen, non dicté par Washington, mais par lucidité stratégique.

Trump, de son côté, a déclaré qu’une rencontre avec Volodymyr Zelensky était “probable”. Zelensky, déjà sur place, a échangé avec le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte, dans l’espoir d’obtenir de nouvelles garanties d’aide occidentale.

PAR AILLEURS

🇲🇿 Mozambique • Au moins 120 enfants enlevés par des insurgés, selon Human Rights Watch.

🇸🇾 Syrie • Un groupuscule djihadiste peu connu (Saraya Ansar Al-Sunna) a revendiqué l’attentat contre une église à Damas ayant fait 25 morts.

🇿🇦 Afrique du Sud • Pretoria va bénéficier d’un prêt de 1,5 milliard de dollars de la Banque mondiale.

🇩🇪 Allemagne • Le gouvernement allemand a présenté mardi sa trajectoire budgétaire sur 5 ans, rompant avec le dogme de la rigueur pour tenter de relancer son économie et se réarmer.

🇺🇬 Ouganda • Le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, sera candidat à sa réélection.

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