Trump change de ton sur la Russie ? Pourquoi il faut rester sceptique...

Donald Trump a promis hier qu’en l’absence d’un accord de paix Russie‑Ukraine d’ici 50 jours, Washington imposerait des tarifs douaniers “très puissants” pouvant grimper jusqu’à 500 %. Mais derrière cette menace spectaculaire, la prudence s’impose. Depuis des années, il multiplie les ultimatums temporisés — souvent 2 semaines, parfois davantage — sans toujours passer à l’action. Dans le dossier ukrainien, il a déjà annoncé à plusieurs reprises qu’une décision imminente tomberait… avant de ne rien faire et de repousser encore.

Cette tactique entretiendrait un flou calculé : elle lui permettrait de se poser en négociateur dur tout en gardant la main, selon The Washington Post, soulignant son choix d’escalader pour mieux désescalader. Trump a veillé à ne pas fermer la porte aux discussions, redoutant qu’un nouveau train de sanctions ne fasse fuir Moscou des pourparlers en cours. Sauf que depuis son investiture, il n’a rien obtenu et s’est fait balader de semaine en semaine. La délégation américaine est composée de magnats de l’immobilier incompétents quand de son côté Poutine aligne des négociateurs expérimentés derrière Serguei Lavrov, ministre des affaires étrangères depuis de nombreuses années.

S’ajoute un contexte législatif instable : le Congrès avait préparé un projet bi-partisan de sanctions massives, mais les déclarations présidentielles ont déjà poussé les élus républicains à temporiser. Dans ce jeu de pression et de calendrier mouvant, le délai de 50 jours apparaît moins comme une échéance ferme que comme un levier rhétorique. Une menace qu’il brandit… et qu’il pourrait très bien ne jamais mettre à exécution. The Washington Post

30 pays se sont réunis aujourd’hui à Bogotá pour bâtir un plan d’actions politiques, économiques et juridiques destiné à mettre fin à l’occupation israélienne des territoires palestiniens. L’initiative, lancée par l’Afrique du Sud et la Colombie, réunit désormais des États comme la Chine, le Qatar, l’Indonésie ou l’Espagne, autour d’un calendrier fixé par l’ONU pour septembre 2025.

Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU récemment sanctionnée par Washington, a salué cette conférence comme “le développement politique le plus significatif depuis 20 mois”, affirmant qu’il s’agit d’une “heure existentielle” pour Israéliens et Palestiniens. Malgré les divergences sur l’ampleur des mesures, plusieurs options sont sur la table : embargos sur les armes, interdiction d’accoster pour les navires transportant du matériel militaire ou encore retrait d’aides facilitant l’occupation. The Guardian

Le commissaire européen au Commerce, Maroš Šefčovič, a averti que les échanges entre l’UE et les États-Unis deviendraient presque impossibles si Trump appliquait les droits de douane de 30 % annoncés pour le 1er août. Bruxelles, qui négociait encore un compromis, prépare déjà un plan de représailles couvrant jusqu’à 72 milliards d’euros d’importations américaines. Plusieurs dirigeants européens appellent néanmoins à éviter une escalade (les premiers concernés : les grands pays exportateurs), tandis que Washington maintient la pression. The Financial Times

À Taybeh, petit village chrétien du centre de la Cisjordanie, la peur s’installe après l’incendie volontaire de l’église Saint‑Georges, datant du Ve siècle. Des colons israéliens multiplient les attaques : terres incendiées, accès aux fermes entravé, visites agressives près des maisons. Face à l’inaction des autorités israéliennes, le maire et les prêtres locaux ont fait appel à des diplomates et responsables religieux. Le patriarche latin de Jérusalem a dénoncé une zone où “aucune loi n’est respectée”. Les représentants européens rappellent les sanctions contre certains colons, mais les habitants restent désabusés. Beaucoup craignent une émigration massive et redoutent, à terme, la disparition de leur communauté. Le Parisien

Devant les forces armées dimanche, Emmanuel Macron a jugé que “jamais depuis 1945 la liberté n’avait été si menacée” et que “pour être libres dans ce monde, il faut être craint et, pour être craint, il faut être puissant”. Face à un contexte géopolitique qu’il décrit comme explosif, il a annoncé une nouvelle augmentation du budget de la défense : +3,5 milliards d’euros en 2026 et +3 milliards en 2027.

Ces efforts doivent porter les crédits annuels à 64 milliards d’ici la fin de son mandat (soit un doublement du budget de la défense depuis 2027), tout en renforçant la capacité de la France à affronter un conflit de haute intensité sur le sol européen. Le chef de l’État a toutefois éludé la question du financement, renvoyant le sujet au Premier ministre, qui a dressé les grandes lignes du projet de budget 2026 lors d’une conférence de presse cet après-midi. Le Monde

Israël et l’Iran viennent de clore 12 jours d’affrontements marqués par une offensive inédite sur un second front : celui de l’information. Bombardements réels et images truquées se sont entremêlés, alimentant réseaux sociaux et chaînes Telegram. Des messages en persan annonçaient avant l’heure des attaques comme celle d’Evin, la prison politique de Téhéran, suivis de vidéos manipulées, aussitôt virales. En parallèle, des alertes en hébreu envoyées aux téléphones israéliens semaient la panique en prétendant que des abris seraient visés.

Ces campagnes psychologiques, dopées par l’IA, ont brouillé les lignes entre réalité et propagande. Des images anciennes de conflits ont été recyclées, des vidéos générées par IA ont fait croire à des scènes d’allégeance ou de chaos qui n’existaient pas. Même après la trêve, de faux comptes, parfois attribués au Mossad, ont continué à diffuser des offres d’aide aux Iraniens, forçant les autorités de Téhéran à réagir.

Analystes et chercheurs y voient une nouvelle ère de guerre de l’influence, où chaque smartphone devient un champ de bataille et où le récit, plus encore que les bombes, cherche à marquer les esprits. The New York Times

Le président Paul Biya a confirmé sur X qu’il briguerait un nouveau mandat lors de la présidentielle du 12 octobre 2025. À 92 ans et après 43 ans de pouvoir, cette décision soulève de vives interrogations sur sa capacité à mener campagne et à diriger le pays. Depuis la fête nationale du 20 mai, il n’est plus apparu en public, se limitant à des messages quotidiens sur les réseaux sociaux. Aucun agenda officiel n’est annoncé, mais des rumeurs évoquent 2 étapes possibles dans le nord et dans l’une des régions anglophones. RFI

🇨🇩 RDC • Des pourparlers de paix accélérés à Doha entre Kinshasa et l’AFC/M23, malgré des tensions persistantes sur le terrain et des renforts rebelles signalés au Sud-Kivu.

🇨🇳 Chine • Une croissance solide malgré la pression américaine : l’économie chinoise a progressé de 5,2 % au 2e trimestre, malgré des droits de douane américains.

🇭🇺 Hongrie • La police hongroise a confirmé qu’aucune arrestation n’avait eu lieu suite à la Pride, malgré l’interdiction imposée par Viktor Orban et les menaces de sanctions.

🇨🇳 Chine – 🇦🇺 Australie • Anthony Albanese a rencontré Xi Jinping à Pékin en misant sur l’apaisement. Les 2 dirigeants ont célébré la reprise de leurs liens, axant leurs échanges sur de futurs projets en commun.

🇧🇩 Bangladesh • L’intérim mené par le Premier ministre Yunus, prix Nobel de la paix, devait ramener la démocratie, mais les promesses de réformes se heurtent à une fragmentation politique croissante et à des violences persistantes.