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Où est passé l'uranium enrichi iranien ?
Frappes iraniennes sur une base militaire américaine au Qatar, les frappes américaines en Iran sont une humiliation de plus pour les européens, la fermeture du détroit d'Ormuz comme dernier recours, des risques de génocide au Soudan.


ALERTE INFO
🇮🇷 Iran - 🇺🇸 États Unis • Frappes iraniennes sur la base militaire américaine d’Al Udeid au Qatar
L’Iran a déclaré avoir lancé une attaque militaire contre une base américaine au Qatar, la plus grande installation militaire des États-Unis au Moyen-Orient, selon un communiqué de ses forces armées.
LA UNE
🇮🇷 Iran • Après les frappes américaines contre 3 sites nucléaires, Washington admet ne pas savoir où se trouve l’uranium
À la suite de l’annonce triomphante de Trump affirmant que le programme nucléaire iranien avait été “totalement anéanti”, les responsables américains et internationaux peinent à vérifier cette affirmation. Le vice-président JD Vance et Rafael Grossi, directeur de l’AIEA, reconnaissent ne pas savoir ce qu’il est advenu du stock d’uranium enrichi à 60 %, suffisant pour produire jusqu’à 10 bombes.
Des images satellites montrent que le site de Fordo, enfoui sous une montagne, a subi de lourds dégâts après des frappes américaines au moyen de bombes pénétrantes de 13 tonnes, sans toutefois être totalement détruit. En parallèle, les services de renseignement israéliens estiment que Téhéran aurait anticipé les frappes : du matériel sensible et environ 400 kg d’uranium auraient été évacués de Fordo et d’Isfahan dans les jours précédents. L’AIEA confirme que l’uranium avait été déplacé peu avant les frappes, dans des conteneurs facilement transportables, et n’a plus pu être inspecté depuis.
Des tunnels, des convois de camions et une activité inhabituelle avaient été détectés autour des sites stratégiques, suggérant une tentative de dissimulation. Les centrifugeuses, en revanche, difficilement démontables, ont probablement été détruites. À Natanz, les frappes israéliennes ont désactivé le système électrique, ce qui aurait pu endommager gravement l’ensemble du parc centrifuge. Mais selon Grossi, une partie du programme pourrait être relocalisée dans une nouvelle installation encore inachevée au sud de Natanz. Tout ça pour ça ? The New York Times
EN BREF
🇮🇷 Iran - 🇺🇸 États-Unis • L’Opération “Midnight Hammer”, une humiliation de plus pour les européens
Baptisée “Midnight Hammer”, l’opération de frappes américaines sur l’Iran a été décrite dans le détail par le général Dan Caine dimanche. 7 bombardiers furtifs B-2 ont quitté les États-Unis dans la plus grande discrétion, escortés par des chasseurs de 4e et 5e générations, des ravitailleurs et des appareils de reconnaissance — soit un total de 125 aéronefs. Une manœuvre d’une grande complexité, rendue possible par une coordination millimétrée et le soutien d’un sous-marin lançant en parallèle des missiles Tomahawk. L’objectif : frapper les installations souterraines de Fordo et Natanz, ainsi que le centre nucléaire d’Ispahan.
Selon le Pentagone, l’effet de surprise a été total : aucun chasseur iranien n’a décollé, aucun tir sol-air n’a perturbé la mission. À 2h10, heure locale, les bombes GBU-57 ont été larguées sur Fordo, enfoui à plusieurs dizaines de mètres sous une montagne. En tout, 75 armes guidées ont été utilisées. Le secrétaire à la défense Pete Hegseth s’est félicité d’avoir “dévasté” le programme nucléaire iranien — une affirmation que les autorités iraniennes contestent fermement, et dont même les renseignements américains doutent (voir ce que je vous décrivais en Une plus haut).
Au-delà de la démonstration militaire, ce sont les capitales européennes qui apparaissent aujourd’hui les grandes perdantes. Depuis Genève, Paris, Londres et Berlin tentaient encore la semaine dernière de relancer une négociation in extremis avec Téhéran. Les Iraniens semblaient alors disposés à faire des concessions. Mais Trump a tranché, seul, marginalisant ses alliés. Pire : les Etats-Unis ont semblé laisser les européens jouer les idiots utiles, en entretenant une option diplomatique alors que Washington préparait ses frappes. Aucun dirigeant européen n’a osé condamner fermement l’attaque. Dans un communiqué commun, Macron, Merz et Starmer ont prôné l’apaisement tout en entérinant les frappes, sans prise de distance claire. Emmanuel Macron, en visite aujourd’hui en Norvège, a tout de même souligné que les frappes américaines n’avaient aucune base légale.
Les Européens sont donc doublement désavoués : par Téhéran, qui refuse désormais tout contact direct avec eux, et par Washington, qui les a contournés avec mépris. Avant un sommet de l’OTAN qui s’annonce tendu, leur absence de poids diplomatique saute aux yeux. Pendant que les bombes tombent, l’Europe rapatrie ses ressortissants, divise ses réactions et continue de jouer les médiateurs impuissants. Le Monde
🇮🇷 Iran • La fermeture du détroit d’Ormuz, le dernier recours de Téhéran ?
L’entrée officielle des États-Unis dans le conflit entre Israël et l’Iran a ravivé les tensions dans le golfe Persique, menaçant l’un des points névralgiques de l’économie mondiale : le détroit d’Ormuz. Ce passage maritime stratégique, par lequel transitent près de 20 % du pétrole mondial, est aujourd’hui au cœur d’un bras de fer géopolitique et énergétique.
Après les frappes américaines, le baril de Brent a bondi de 6 %, tandis que les primes d’assurance et les tarifs de fret pour les pétroliers ont explosé. 2 supertankers ont fait demi-tour à l’entrée du détroit, selon Bloomberg, signe d’un début de désorganisation logistique dans la région .
Face à ces frappes, le Parlement iranien a voté en faveur d’une fermeture du détroit. Si la décision finale revient au Conseil suprême de sécurité nationale, ce geste symbolique vise à faire pression sur les puissances occidentales et asiatiques, grandes consommatrices de pétrole iranien. Mais Téhéran sait que bloquer le détroit reviendrait à se tirer une balle dans le pied : ses propres revenus pétroliers, essentiels à sa survie économique, en seraient les premières victimes. La Chine, grande consommatrice de pétrole iranien et principale ligne de vie du régime face aux sanctions économiques, surveille la situation de très près.
Donald Trump, conscient des risques d’une envolée des prix, a exhorté les compagnies pétrolières américaines à maintenir les prix bas, tout en ordonnant une relance de la production nationale. Les analystes estiment qu’un blocage prolongé pourrait propulser le prix du baril à 120 voire 130 dollars .
La menace de fermeture d’Ormuz semble davantage relever d’un levier de dissuasion que d’une stratégie viable à long terme. Mais dans un contexte d’escalade militaire et de rhétorique belliqueuse, même les ultimatums les plus risqués deviennent des options sur la table. The Independant
🇵🇸 Gaza • L’Union européenne met en cause le respect par Israël de son accord commercial
Selon un rapport interne présenté à Bruxelles, l’UE estime qu’il existe des “indications” de violations des droits humains par Israël à Gaza, en contradiction avec l’article 2 de l’accord d’association UE-Israël. Ce constat a conduit certains États membres, notamment l’Espagne, à réclamer la suspension de l’accord commercial. Israël réalise un tiers de ses importations avec l’UE (27 milliards de dollars), tandis que l’UE ne dépend que marginalement des exportations israéliennes.
Toute suspension nécessiterait toutefois l’unanimité, difficile à obtenir face au soutien constant de pays comme l’Autriche, l’Allemagne ou la Hongrie. Des mesures alternatives (restriction de visas, sanctions ciblées, fin de partenariats académiques) pourraient être adoptées à la majorité qualifiée. The Guardian
🇸🇩 Soudan • Des “risques de génocide” très élevés selon l’ONU
La conseillère spéciale de l’ONU pour la prévention du génocide, Virginia Gamba, a averti aujourd’hui que le conflit au Soudan présente un risque “très élevé” de génocide, en raison des attaques ciblées contre les groupes ethniques Zaghawa, Masalit et Four, notamment dans les régions du Darfour et du Kordofan. Depuis avril 2023, la guerre entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR) a causé des dizaines de milliers de morts, provoqué des déplacements massifs (13 millions de personnes), aggravé la famine et déclenché une épidémie de choléra. L’ONU qualifie ce conflit de pire crise humanitaire actuelle. Malgré des accusations de soutien émirati aux FSR, la Cour internationale de justice a rejeté en mai une plainte du Soudan pour génocide, estimant ne pas être compétente. Le Monde
🇨🇦 Canada - 🇪🇺 UE • Un partenariat sécuritaire face aux États-Unis de Trump
L’UE et le Canada s’apprêtent à signer un accord de sécurité et de défense lors d’un sommet à Bruxelles, dans un contexte de remise en cause du rôle sécuritaire des États-Unis sous Trump. Ce partenariat vise notamment à intégrer Ottawa au programme SAFE, un fonds européen de 150 milliards d’euros destiné aux achats militaires conjoints. Bien que le Canada ne puisse accéder aux prêts européens, il pourrait néanmoins codévelopper des équipements avec les États membres. Ce rapprochement s’inscrit dans une volonté mutuelle d’autonomisation stratégique, déjà amorcée par l’UE via un accord similaire avec le Royaume-Uni en mai. Mark Carney, Premier ministre canadien fraîchement élu, entend ainsi renforcer les liens hors du cadre nord-américain. Une déclaration conjointe est attendue, tout comme le lancement de négociations sur un accord commercial numérique. Le pacte sera officiellement discuté lors du sommet de l’OTAN à La Haye cette semaine, où les alliés évoqueront un seuil de 5 % du PIB consacré à la défense. Bloomberg
PAR AILLEURS
🇸🇾 Syrie • 1er attentat contre un lieu de culte chrétien depuis la chute du régime syrien : 22 morts et 52 blessés dans une église chrétienne de Damas.
🇶🇦 Qatar • Les autorités ont fermé l’espace aérien pour 48 heures cet après-midi, par craintes de frappes iraniennes sur la base militaire américaine d'Al-Udeid. Des explosions ont été entendues dans le ciel de Doha à 19h heure de Paris.
🇭🇹 Haïti • Le pouvoir admet officiellement la présence de mercenaires étrangers pour la lutte antigangs.
🇺🇦 Ukraine • Une attaque massive de drones russes cette nuit dans la région de Kiev a fait 10 morts et plusieurs dizaines de blessés.
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