Netanyahou - Khamenei : 2 leaders qui luttent pour leur survie

LA UNE

🇮🇷 Iran - 🇮🇱 Israël • 2 fauves jouent leur survie politique au Moyen-orient

Benyamin Netanyahou et Ali Khamenei (guide suprême iranien) jouent leur survie politique dans le conflit entre Israël et l’Iran, chacun espérant consolider un pouvoir menacé par des fragilités internes profondes.

Pour Netanyahou, cette guerre constitue une échappatoire à une série de crises nationales : isolement international croissant dû à la guerre à Gaza, divisions internes sur la conscription des ultraorthodoxes, procès en cours pour corruption, et coalition politique moribonde. En lançant une offensive contre l’Iran, il regagne temporairement le contrôle de l’agenda politique et ravive une union nationale autour d’un ennemi perçu comme existentiel. L’opération, soutenue par une majorité d’Israéliens, permet également de restaurer ses relations avec une armée jusqu’alors critiquée pour l’enlisement à Gaza. Mais cette fuite en avant comporte un risque d’enlisement militaire et politique, surtout sans l’appui actif des États-Unis.

En face, Ali Khamenei affronte peut-être le plus grand défi de ses 35 ans de règne. Vieillissant, affaibli, et contesté après la répression du mouvement « Femme, vie, liberté », le guide suprême voit ses choix stratégiques remis en cause. Lui qui s’enorgueillissait d’avoir évité un conflit direct avec Israël se retrouve exposé militairement, avec plusieurs hauts gradés éliminés et son propre assassinat envisagé par Tel-Aviv, avant que Washington n’y oppose son veto. Le régime iranien, déjà miné par des luttes internes de succession, se voit visé par une offensive perçue comme visant explicitement un changement de régime.

Le Monde, RFI

EN BREF

G7 • Une réunion pour rien ?

Les dirigeants du G7 ont publié un communiqué tiède sur l’Iran, en renonçant à appeler à un cessez-le-feu immédiat et en édulcorant toute ambition diplomatique. Sur l’Ukraine, ils n’ont pas réussi à convaincre Trump de renforcer les sanctions contre Moscou, malgré l’intensification des frappes russes. Bloomberg

🇵🇸 Gaza - La situation humanitaire est toujours dramatique

Alors que l’attention est tournée vers la guerre Israël-Iran, la situation humanitaire à Gaza se détériore. Des dizaines de Palestiniens ont été tués près de centres de distribution d’aide (au moins 50 personnes décédées). Les civils, contraints de franchir des lignes militaires, risquent leur vie pour accéder à la nourriture. L’ONU dénonce une situation « insoutenable », proche de la famine, et des violences liées à l’accès à l’aide. Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme appelle à une pression maximale sur Israël et le Hamas pour stopper cette tragédie. The New York Times

🇺🇦 Ukraine • Les nouvelles techniques russes pour avancer sur le front

Pour progresser en Ukraine, l’armée russe adopte des tactiques plus mobiles et décentralisées. Elle utilise désormais des motos et véhicules civils pour franchir rapidement les terrains à découvert, avec de petites unités de deux à trois soldats opérant par roulement. Cette stratégie a permis des gains territoriaux en mai, notamment dans le Donbass et la région de Soumy. Les frappes aériennes se sont également intensifiées. Ces méthodes rappellent une forme de « cavalerie moderne » à moteur et permettent à la Russie de contourner les lignes défensives ukrainiennes en attaquant la logistique et les renforts avant d’engager les troupes au sol. L’Express

🇪🇺 Union Européenne • Bruxelles veut se débarrasser du gaz russes d’ici 2027

Avec des règles strictes forçant les entreprises à mettre fin aux contrats à long terme avec Moscou, et à prouver l’origine de leurs importations, l’UE veut diminuer sa dépendance au gaz russe. Le gaz transitant par la Russie sera considéré comme russe sauf preuve contraire, et des exceptions sont prévues pour certains pays comme la Hongrie ou la Slovaquie. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du plan REPowerEU pour réduire la dépendance énergétique au Kremlin et assécher les ressources financières de la guerre en Ukraine. The Guardian

🇹🇭 Thaïlande - 🇰🇭 Cambodge • Un regain de tensions dans la région du triangle d’Émeraude

Un accrochage meurtrier à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge a ravivé un vieux contentieux territorial, centré sur la région du « Triangle d’Émeraude ». Depuis la mort d’un soldat cambodgien, les tensions se sont intensifiées : échanges de menaces, embargos réciproques, et militarisation de la zone. Phnom Penh a saisi la Cour internationale de justice, que Bangkok rejette. Le différend s’inscrit dans une longue histoire marquée par des cartes coloniales contestées et des affrontements passés, notamment autour du temple de Preah Vihear. La situation est d’autant plus sensible que des enjeux nationalistes internes pourraient déstabiliser les gouvernements en place. Time

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