María Corina Machado reçoit le Nobel de la paix 2025

LA UNE

L’opposante vénézuélienne María Corina Machado a reçu le prix Nobel de la paix 2025 pour « son travail infatigable en faveur des droits démocratiques du peuple vénézuélien et sa lutte pour une transition pacifique vers la démocratie », selon le comité norvégien. Figure centrale de l’opposition à Nicolás Maduro, elle vit aujourd’hui dans la clandestinité, menacée par le régime qu’elle combat depuis plus de 20 ans.

Âgée de cinquante-huit ans, issue d’une famille d’industriels de l’acier, Machado a été formée entre Caracas et les États-Unis avant de s’engager dans la vie publique. En 1992, elle fonde la Fondation Atenea pour venir en aide aux enfants défavorisés, puis crée dix ans plus tard Súmate, une organisation de défense des droits électoraux qui tente — sans succès — de faire révoquer Hugo Chávez. Élue députée en 2010 avec un score record, elle prend la tête du parti libéral Vente Venezuela et s’impose comme la principale figure de l’opposition libérale au chavisme.

Se revendiquant du centre et du centre-droit, elle est libérale en économie et sur certains sujets sociétaux (elle est favorable au mariage pour tous, à la légalisation du cannabis, à l’ouverture d’un débat sur la légalisation de l’avortement). Elle a pourtant pris la parole lors d’un meeting du mouvement espagnol d’extrême-droite Vox, en 2025, et a désigné Margareth Thatcher comme la figure qu’elle admirait le plus.

En 2023, elle annonce sa candidature à la présidentielle de 2024. Le pouvoir la déclare inéligible pour prétendues irrégularités financières, et elle soutient alors Edmundo González Urrutia, candidat de l’unité de l’opposition. Malgré une campagne très encadrée, González revendique la victoire, appuyée par des preuves de fraudes massives. Maduro est pourtant proclamé vainqueur, prolongeant son autorité contestée, au prix d’une répression accrue contre ses opposants.

Pour le comité Nobel, distinguer Machado malgré les « risques évidents pour sa sécurité » envoie un signal clair : le monde reconnaît le courage d’une femme qui, depuis des années, incarne la résistance démocratique au Venezuela. Reste à savoir si elle pourra assister à la cérémonie prévue en décembre à Oslo — une présence qui dépendra, selon le comité, de sa sécurité toujours précaire.

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EN BREF

🇮🇱 Israël - 🇵🇸 Palestine - Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza a été appliqué à midi, l’armée israélienne ayant débuté son retrait de plusieurs zones, dont des secteurs du nord et de Khan Younès. Malgré cet accord, Tsahal maintient le contrôle sur plus de la moitié du territoire et prévient que de nombreuses zones demeurent « extrêmement dangereuses ». Des milliers de Palestiniens ont regagné le nord, et l’armée continue d’éliminer toute menace immédiate. Les 72 prochaines heures doivent permettre la libération des otages encore détenus par le Hamas, conformément à l’accord négocié.

🇮🇱 Israël - 🇵🇸 Palestine - L’association de la presse étrangère à Jérusalem a exhorté Israël à permettre un accès indépendant à Gaza dès le cessez-le-feu, estimant qu’aucune justification ne subsistait pour limiter la présence de médias internationaux. Depuis octobre 2023, seuls quelques reporters ont accompagné les troupes israéliennes dans l’enclave, malgré des demandes répétées d’accès. La Cour suprême israélienne examinera le 23 octobre un recours déposé par l’association.

🇯🇵 Japon - Sanae Takaichi, ultra-conservatrice, a été élue à la présidence du Parti libéral-démocrate la semaine dernière, ouvrant la voie à son accession comme première femme au poste de premier ministre. Connue pour son rejet de la repentance sur les crimes de guerre et ses positions nationalistes, elle souhaite restreindre l’immigration et renforcer l’alliance avec les États-Unis. Sa victoire intervient dans un parti fragilisé, en perte de majorité, et divisé par des scandales. Sa ligne dure risque de tendre les relations avec la Corée du Sud et la Chine, alors que des sommets internationaux sont attendus fin octobre.

🇺🇸 États-Unis - 🇨🇳 Chine - Donald Trump a menacé Pékin d’une hausse « massive » des droits de douane après avoir reçu une lettre détaillant de nouveaux contrôles sur les exportations de terres rares. Cette annonce a provoqué une forte baisse des principaux indices boursiers américains et européens. Trump, évoquant une détérioration des relations, a annulé sa rencontre prévue avec Xi Jinping en marge du sommet de l’APEC et a souligné l’envoi de la lettre le jour de la proclamation de la paix au Moyen-Orient, pointant le caractère non fortuit du geste.

🇵🇪 Pérou - La présidente Dina Boluarte a été destituée par le Congrès pour « incapacité morale permanente » à surmonter la grave crise sécuritaire. Son gouvernement, tenu responsable de l’insécurité croissante et des milliers de morts causés par la criminalité en trois ans, n’a pas convaincu malgré sept tentatives de sauvetage parlementaire. La population, en colère, réclame désormais le départ du Congrès, jugé complice au même titre. Plusieurs enquêtes pénales visent Boluarte, notamment pour enrichissement illicite et homicide lié à la répression des manifestations. Lima reste sous tension, marquée par des mobilisations contre la corruption et le glissement autoritaire.

🇶🇦 Qatar - 🇻🇪 Venezuela - 🇺🇸 États-Unis - Le Qatar a tenté de jouer le rôle de médiateur entre le Venezuela et les États-Unis, sur fond de tensions croissantes. Soutenu par Nicolás Maduro, l’émirat cherche à rouvrir le dialogue alors que Washington a renforcé la présence militaire dans la région, avec le déploiement de navires et de milliers de soldats. Caracas a dénoncé une escalade, accusant les États-Unis de viser un changement de régime et de profiter de la lutte antidrogue pour imposer ses vues. Les efforts qataris n’ont pas abouti, la Maison-Blanche restant inflexible et méfiante.

🇮🇳 Inde - 🇦🇫 Afghanistan - L’Inde a rouvert son ambassade à Kaboul après l’annonce de son ministre des Affaires extérieures lors d’une rencontre avec son homologue taliban. Ce rétablissement marque un rapprochement alors que New Delhi souhaite contrer l’influence pakistanaise et renforcer ses relations diplomatiques. Les discussions ont porté sur la lutte contre le terrorisme transfrontalier et l’aide humanitaire, avec un appel à la participation des entreprises indiennes dans des projets miniers afghans. Kaboul a salué l’Inde comme « amie proche » et assuré qu’aucun groupe ne menacerait un pays tiers depuis le sol afghan.

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