Malgré le cessez-le-feu, Israël a largué 153 tonnes de bombes hier sur Gaza

LA UNE

Neuf jours après son entrée en vigueur, le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas ne tient qu’à un fil. Hier, l’armée israélienne a mené des dizaines de frappes sur la bande de Gaza, accusant le mouvement islamiste palestinien d’avoir violé la trêve. Le Hamas dément. Bilan : au moins 45 morts palestiniens hier, quatre aujourd’hui et deux soldats israéliens tués.

Selon Tsahal, plusieurs attaques du Hamas auraient visé ses forces à Rafah et dans des zones sous contrôle israélien, dont un tir de lance-grenade et un tir de sniper. En réaction, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a ordonné à son armée d’« agir avec force » contre des cibles « terroristes ». À Jérusalem, le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a résumé la position du gouvernement en un mot sur X : « Guerre ! ».

Le Hamas, lui, nie toute attaque. Sa branche armée affirme « appliquer l’accord de cessez-le-feu » et accuse Israël d’en être le véritable violateur. Le mouvement dénonce des frappes ayant touché des civils déplacés dans le centre de Gaza, notamment à Al-Zawaida et Nuseirat. Parmi les victimes figurent plusieurs femmes et enfants, ainsi qu’un journaliste.

Dans la soirée, Israël a suspendu « jusqu’à nouvel ordre » l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, conditionnant la réouverture du poste-frontière de Rafah à la restitution de tous les corps d’otages israéliens encore détenus. Le Hamas affirme, lui, que la fermeture empêche les recherches sous les décombres pour retrouver ces dépouilles.

Depuis l’accord de trêve du 10 octobre, le Hamas a libéré les 20 derniers otages vivants mais seulement 12 des 28 corps promis. Un désaccord persistant qui alimente la méfiance et fragilise les efforts de médiation menés par Washington, Le Caire et Doha.

Donald Trump, président des États-Unis, assure pourtant que le cessez-le-feu « reste en vigueur ». Il évoque des « rebelles isolés » du Hamas responsables des attaques, tout en menaçant le mouvement de « mesures » s’il venait à tuer « encore des civils ». Washington avait déjà averti, la veille, disposer d’« informations crédibles » sur une attaque imminente du Hamas.

Dans un territoire exsangue après deux ans de guerre, la tension repart à la hausse. Le Hamas tente de réaffirmer son contrôle par des exécutions de supposés collaborateurs, tandis qu’Israël promet de « riposter avec fermeté à toute violation ».

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EN BREF

🇮🇱 Israël - 🇵🇸 Palestine - Au moins 135 corps mutilés de Palestiniens ont été retrouvés dans la prison israélienne de Sde Teiman. Les dépouilles auraient été conservées dans des conditions précaires avant d’être rendues aux familles, certaines présentant des blessures importantes et des signes de torture. Cette découverte a alimenté la colère sur les traitements infligés aux détenus palestiniens dans les centres de détention israéliens, déjà critiqués pour des violations des droits humains lors du conflit en cours à Gaza.

🇺🇸 États-Unis - 🇨🇴 Colombie - Une frappe américaine menée hier dans les Caraïbes contre un bateau affilié au groupe ELN a tué trois passagers, alimentant la tension entre Donald Trump et le président Gustavo Petro. Trump a accusé Petro de favoriser la production de drogue et a annoncé la fin des paiements et subventions versées à la Colombie. Face à ces offensives, la Colombie menace de porter plainte pour la mort d’un pêcheur et d’un citoyen de Trinité-et-Tobago. Trump a également promis d’augmenter les droits de douane sur les produits colombiens, tandis que Petro rapproche son pays de la Chine pour soutenir son économie.

🇾🇪 Yémen - 20 employés des Nations unies, dont le chef de l’Unicef Peter Hawkins, ont été détenus par les Houthis à Sanaa ces derniers jours. Les arrestations, survenues sans explication officielle, touchent plusieurs agences de l’ONU et coïncident avec une intensification des tensions dans la capitale yéménite. Ces détentions massives préoccupent la communauté humanitaire alors que le conflit se poursuit et que l’accès à l’aide reste limité. Le sort des personnes retenues demeure incertain, accentuant les inquiétudes sur la sécurité du personnel international au Yémen.

🇺🇦 Ukraine - 🇺🇸 États-Unis - 🇷🇺 Russie - Volodymyr Zelensky a demandé la livraison de 25 systèmes de défense Patriot supplémentaires à Washington, soulignant que l’Ukraine négocie un contrat pour renforcer sa protection contre les frappes aériennes russes. Lors de leur dernière rencontre à la Maison Blanche vendredi, Donald Trump a poussé Zelensky à accepter une trêve sur les lignes actuelles du front et s'est aligné sur la position de Vladimir Poutine, qui exige des concessions territoriales de la part de Kiev. Malgré une discussion qualifiée de tendue, la partie ukrainienne n’a pas obtenu de promesses américaines pour des missiles longue portée, Trump estimant qu’une cessation rapide des combats est à privilégier.

🇪🇺 Union européenne - Les États membres ont validé un plan pour interdire progressivement les importations de gaz russe d’ici 2028, marquant une nouvelle étape dans leur réponse à la guerre en Ukraine. Cette mesure, appuyée par un dispositif de traçabilité, vise à priver Moscou de revenus estimés à 15 milliards d'euros par an.

🇪🇺 Union européenne - 🇷🇺 Russie - L’UE a proposé de nouveaux accords bilatéraux avec les pavillons de complaisance pour autoriser l’arraisonnement des navires russes de la « flotte fantôme », soupçonnés de sabotages en mer Baltique et de contournement des sanctions. Plus de 600 bâtiments, souvent vétustes, exposent les côtes européennes à des risques environnementaux et sécuritaires. Déjà, 444 navires ont été sanctionnés, un chiffre appelé à augmenter avec l’adoption d’un nouveau paquet de sanctions. L’UE souhaite renforcer le droit maritime et obtenir l’appui d’États-clés comme le Panama pour limiter ces pratiques.

🇸🇩 Soudan - 🇹🇩 Tchad - 🇱🇾 Libye - 🇲🇱 Mali - 🇳🇪 Niger - La guerre au Soudan a relancé et restructuré le trafic d’armes en Afrique, favorisant la prolifération d’armes sophistiquées jusqu’au Sahel, selon un rapport de l'ONG Global Initiative publié aujourd’hui. Deux circuits, un officiel soutenu par certains États et un clandestin activé par des réseaux criminels via le Darfour, l’est du Tchad et le sud de la Libye, ont été identifiés. Les marchés du Tchad et de la Libye ont été inondés d’armes modernes, comme la mitrailleuse DShKM vendue jusqu’à 11 400 dollars. Ce trafic touche désormais le Mali et le Niger, profitant aux groupes armés sahéliens.

🇧🇴 Bolivie - Rodrigo Paz, candidat de centre droit, a remporté la présidentielle avec 54,6% des voix face à Jorge Quiroga, mettant fin à 20 ans de gouvernements socialistes. Face à la grave crise économique, le président élu prône un « capitalisme pour tous » basé sur la réduction des dépenses publiques, notamment les subventions aux carburants, et l'ouverture au secteur privé. Il succédera le 8 novembre à Luis Arce dans un pays confronté à une inflation de 23% et à des pénuries d'essence et de diesel. Sans majorité parlementaire, Paz devra former des alliances pour gouverner, tout en faisant face à l'opposition d'Evo Morales qui reste influent.

🇺🇸 États-Unis - 🇦🇺 Australie - Donald Trump et Anthony Albanese ont signé à Washington un accord visant à renforcer l'accès aux minerais et terres rares australiens, réduisant la dépendance américaine envers la Chine. Près de 8,5 milliards de dollars en projets ont été évoqués par Canberra, saluant un nouveau cap dans la coopération économique et de défense. L’Australie, détenant d’importantes réserves, cherche à se positionner en fournisseur stratégique pour des industries clés comme la technologie et l'énergie.

Chypre du Nord - Tufan Erhürman, social-démocrate et partisan d’une réunification avec le sud, a été élu président au premier tour avec 62% des voix, battant largement le nationaliste sortant Ersin Tatar. Soutenu par la gauche et des figures du centre droit, Erhürman a insisté sur la concertation avec la Turquie. Le chef de l’État turc s’est montré conciliant, tandis que des ultranationalistes ont jugé ce résultat « inacceptable ». Cette victoire marque un revers pour les nationalistes, sur une île toujours divisée entre nord et sud.