Macron et Merz mettent la pression sur le Kremlin et sur Washington

LA UNE

Réunis à Toulon pour un Conseil des ministres franco-allemand, Emmanuel Macron et le chancelier Friedrich Merz ont affiché une unité ferme face à la guerre en Ukraine. Les deux dirigeants ont appelé Washington à renforcer la pression sur Moscou, après l’échec des initiatives de Donald Trump auprès de Vladimir Poutine. Paris et Berlin estiment que le Kremlin joue la montre et refuse toute rencontre sérieuse avec Volodymyr Zelensky.

Macron a averti que l’absence de sommet entre Poutine et Zelensky d’ici lundi confirmerait que Trump a été instrumentalisé lors de son entretien avec le président russe en Alaska mi-août. « Cela ne peut pas rester sans réponse », a-t-il déclaré. Merz a jugé que Moscou ne montrait « aucune volonté » d’avancer vers la paix et prédit que le conflit pourrait durer encore « de nombreux mois ».

Face à cette impasse, la France et l’Allemagne appellent à de nouvelles sanctions. Un 19e paquet européen est en préparation, tandis que les deux capitales veulent convaincre Trump d’adopter des sanctions dites primaires et secondaires, qui toucheraient aussi les entreprises non américaines commerçant avec la Russie. L’objectif : tarir le soutien international à l’industrie de défense russe et forcer Moscou à négocier.

En parallèle, Paris et Berlin renforcent leur soutien à Kiev. Ils ont annoncé une augmentation des financements pour la production d’armements sur le sol ukrainien. Les deux pays participent également à la « coalition des volontaires », qui prépare des garanties de sécurité pour l’Ukraine après la guerre. 30 États doivent se retrouver la semaine prochaine pour avancer sur ce cadre de protection destiné à dissuader toute future agression russe. Les Echos

EN BREF

🌍 Monde • Le nombre de disparus recensés par le Comité international de la Croix-Rouge a bondi de près de 70 % en cinq ans, atteignant 284 400 à la fin de 2024. Cette hausse est attribuée aux conflits, aux migrations massives et au non-respect des lois de la guerre, du Soudan à l’Ukraine en passant par la Syrie et la Colombie. Le CICR souligne que ce chiffre n’est que la partie visible d’un phénomène qui sépare des millions de familles et appelle les États à assumer leur responsabilité pour prévenir et clarifier ces disparitions.

🇳🇬 Nigeria - 🇰🇪 Kenya - 🇸🇸 Soudan du Sud - 🇸🇴 Somalie • Quatre pays africains pourraient épuiser leurs stocks pour traiter la malnutrition infantile d’ici trois mois, en raison de coupes dans l’aide internationale. Selon Save the Children, 3,5 millions d’enfants de moins de cinq ans sont sévèrement malnutris au Nigeria, où seuls 64 % des besoins alimentaires thérapeutiques sont couverts. Au Kenya, les réserves devraient s’épuiser dès octobre. Au Soudan du Sud et en Somalie, la situation se détériore également, avec des millions d’enfants menacés par le manque de financements. The Independant

🇹🇭 Thaïlande • La Cour constitutionnelle a destitué la première ministre Paetongtarn Shinawatra et son cabinet, estimant qu’elle avait enfreint les normes éthiques lors d’un appel téléphonique avec Hun Sen, l’ex-dirigeant cambodgien. L’affaire survient dans un contexte de tensions frontalières qui ont provoqué en juillet cinq jours d’affrontements meurtriers avec le Cambodge, faisant 40 morts et plus de 300 000 déplacés. La destitution plonge le pays dans l’incertitude politique, aucun successeur clair n’émergeant au poste de premier ministre.

🇹🇷 Turquie • Ankara a annoncé la fermeture de ses ports et de son espace aérien aux navires et avions militaires ou officiels israéliens, une mesure qui s’ajoute à la suspension des échanges commerciaux décidée au printemps. Le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan a souligné qu’aucun autre pays n’avait totalement rompu ses liens économiques avec Israël. La compagnie maritime israélienne ZIM a confirmé avoir reçu l’interdiction d’accoster dans les ports turcs, sur fond de tensions croissantes.

🇺🇸 États-Unis - 🇻🇪 Venezuela • Donald Trump déploie plus de 4 000 marins et soldats ainsi que plusieurs navires de guerre près du Venezuela dans le cadre de sa campagne de « pression maximale » contre Nicolás Maduro, accusé de diriger un réseau narco-terroriste. Washington vise notamment le Cartel de los Soles, lié selon elle à l’armée vénézuélienne et aux cartels mexicains. Caracas dénonce une tentative illégale de changement de régime, mobilise 15 000 soldats à la frontière colombienne et envoie des bâtiments militaires en mer, tandis que Russie, Chine et Brésil condamnent l’escalade.

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