Les chars israéliens entrent à Deir Al-Balah, Netanyahou mise sur l’escalade malgré la crise humanitaire

Pour la première fois depuis le début du conflit, Israël a lancé une offensive terrestre à Deir al‑Balah, au centre de la bande de Gaza. Tsahal a ordonné l’évacuation immédiate de près de 80 000 Palestiniens, malgré la présence supposée d’une cinquantaine d’otages dans la zone. Selon les services de santé du Hamas, au moins 112 personnes ont été tuées en quelques heures, beaucoup lors d’assauts désespérés vers des camions d’aide humanitaire. Des témoins décrivent des foules affamées encerclées par des soldats qui tirent parfois sans sommation.

L’armée israélienne contrôle désormais 88 % du territoire gazoui, laissant la majorité des 2,1 millions d’habitants confinés sur 12 % de l’enclave. Les pénuries de nourriture et de soins atteignent un niveau critique, malgré les convois sous protection internationale. En coulisses, des pourparlers à Doha se poursuivent pour un cessez‑le‑feu de 60 jours et un échange d’otages. Donald Trump et des responsables israéliens assurent qu’un accord est « proche », mais aucun texte n’a encore émergé.

Dans les hautes sphères israéliennes, la ligne de conduite se fissure. Le général Eyal Zamir plaide pour des frappes ciblées et l’allégement du déploiement des réservistes, épuisés par des mois de combats. Benyamin Netanyahou, lui, exige un plan pour parquer jusqu’à 600 000 Palestiniens dans une « ville humanitaire » sous contrôle militaire, un projet jugé irréaliste par ses propres officiers. Pendant ce temps, la grogne monte chez les soldats et la société israélienne s’interroge : faut‑il poursuivre une guerre d’usure ou privilégier le retour des otages ? Les prochains jours diront si l’escalade voulue par Netanyahou conduit à un tournant ou à la poursuite du massacre.

25 pays, dont la France, ont appelé à la fin immédiate de la guerre à Gaza aujourd’hui. À 18h, le ministère israélien des affaires étrangères a rejeté en bloc cette déclaration.

Les Échos

Avant une reprise annoncée des discussions avec Paris, Berlin et Londres vendredi à Istanbul, l’Iran réunit cette semaine la Russie et la Chine à Téhéran pour une « consultation trilatérale » sur le nucléaire. Le porte‑parole de la diplomatie iranienne a accusé les Européens d’avoir été « fautifs » dans l’application de l’accord de 2015 et a dénoncé la menace de rétablissement de sanctions onusiennes comme « injustifiable ». Selon l’AIEA, Téhéran continue d’enrichir l’uranium bien au‑delà des limites fixées par l’accord initial. Les tensions demeurent vives après la guerre-éclair contre Israël et les États-Unis en juin, et Téhéran affirme n’avoir « aucune intention » de dialoguer avec Washington pour l’instant. France 24

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré vendredi qu’Alger se tient prêt à reprendre un rôle de médiateur entre Bamako et les groupes armés du nord, mais uniquement sur demande officielle de la junte malienne. Il a simultanément réaffirmé son opposition catégorique à toute présence de mercenaires à ses frontières, visant implicitement le groupe russe Africa Corps, ex‑Wagner. Ces propos interviennent alors que les relations entre les 2 pays restent tendues, Bamako accusant Alger d’abriter des combattants du nord qu’il qualifie de terroristes, accusation que l’Algérie rejette fermement. RFI

Les autorités syriennes ont évacué aujourd’hui environ 1 500 Bédouins de Souweïda, au lendemain d’un cessez‑le‑feu fragile ayant mis fin à une semaine de violences intercommunautaires qui ont causé plus de 1 260 morts selon l’OSDH. Des convois escortés par le Croissant‑Rouge ont quitté la ville vers Deraa et Damas. Les affrontements entre combattants druzes et tribus bédouines, attisés par des renforts venus d’autres régions, ont laissé la ville exsangue, sans eau ni électricité jusqu’à l’arrivée d’un premier convoi humanitaire dimanche. Israël et Washington ont joué un rôle indirect dans la trêve, tandis que la population locale, traumatisée, tente de fuir ou de se reconstruire. Le Monde

Lors de la 29ᵉ réunion du Groupe de contact sur l’Ukraine, Londres et Berlin ont annoncé de nouvelles fournitures d’armes, dont des systèmes de défense antiaérienne financés à hauteur de 170 millions d’euros par l’Allemagne et produits par le Royaume-Uni. Berlin finalise aussi un accord avec Washington pour livrer à Kyiv plusieurs batteries Patriot supplémentaires, tandis que d’autres viendront d’alliés européens comme la Norvège. Cette offensive diplomatique et militaire s’inscrit dans une « campagne de 50 jours » voulue par Londres pour convaincre Moscou qu’aucune victoire n’est possible. Paris reste en retrait, en attendant des précisions sur les modalités de l’opération. Les Échos

Les services de renseignement français enquêtent sur une antenne située en Haute‑Garonne, soupçonnée d’avoir servi à transmettre des données sensibles vers la Chine. Selon La Dépêche du Midi, l’installation aurait capté des informations liées aux satellites d’Airbus, notamment sur des technologies classées stratégiques. Les autorités restent discrètes mais confirment que plusieurs employés et sous‑traitants font l’objet de vérifications. L’affaire soulève des inquiétudes sur la sécurité industrielle et la protection des infrastructures spatiales françaises. La Dépêche du Midi