
LA UNE
🇺🇸 États-Unis - 🇮🇱 Israël - 🇵🇸 Palestine • Le plan Trump pour Gaza… un coup d’épée dans l’eau ?
Donald Trump a présenté hier à Washington un plan en 20 points pour mettre fin à la guerre à Gaza. Appuyé à contrecoeur par Benyamin Netanyahou, ce projet repose sur un cessez-le-feu immédiat si le Hamas accepte, avec la libération de 47 otages avant le 2 octobre contre la remise en liberté de plus de 1 900 prisonniers palestiniens. Mais l’architecture de l’accord reste fragile, faute de calendrier précis pour un retrait israélien. Il reste encore à le faire valider par un vote du conseil des ministres israélien dimanche et par le Hamas.
Le document offre une amnistie aux combattants du Hamas qui déposeraient les armes et prévoit un afflux d’aide humanitaire sous supervision internationale. Une force de stabilisation arabe serait déployée, avec pour mission de prendre le relais sécuritaire. La démilitarisation de Gaza, exigée mais non détaillée, apparaît comme l’obstacle majeur : elle reviendrait pour le Hamas à un abandon définitif de son rôle militaire et politique.
Netanyahou, pressé par Washington, s’est montré inflexible : Israël conserverait un « périmètre de sécurité » autour de l’enclave et les premiers retraits seraient « modestes ». Aucun retour de l’Autorité palestinienne n’est envisagé, l’administration future étant confiée à une structure civile ad hoc, appuyée par des experts internationaux et supervisée par un « conseil de la paix » où siégerait notamment Tony Blair.
Le texte n’évoque pas la Cisjordanie et contourne la question d’un État palestinien. Trump parle d’un « horizon politique » pour un État palestinien, mais reconnaît l’opposition ferme de Netanyahou à cette perspective. Malgré ces ambiguïtés, plusieurs pays arabes – Égypte, Qatar, Arabie saoudite, Émirats – ainsi que des capitales européennes, dont Paris, ont salué l’initiative, soulignant l’urgence d’alléger les souffrances civiles. Le plan consacre aussi le retour sur le devant de la scène de Jared Kushner, gendre et ancien conseiller de Trump, qui avait déjà défendu des scénarios controversés pour Gaza.
La proposition laisse planer un doute majeur : si le Hamas refuse ou rechigne à se plier aux conditions, Trump assure Israël de son soutien « pour finir le boulot ». Israël pourra dès lors sauter sur l’occasion pour enterrer un projet que Netanyahou n’a accepté que sous la pression de Trump. Le Monde
EN BREF
🇲🇬 Madagascar • Le président Andry Rajoelina a dissous le gouvernement face à des manifestations menées par la jeunesse contre les coupures d’eau et d’électricité, qui ont fait au moins 22 morts et 199 blessés selon l’ONU. Inspirées par les mouvements « gen Z » au Kenya et au Népal, ces protestations, les plus importantes depuis des années, poussent Rajoelina à promettre un dialogue et un nouveau Premier ministre sous trois jours.
🇺🇸 États-Unis • Donald Trump a promis de limoger « immédiatement » tout haut gradé militaire qui ne lui « plaît pas », lors d’un discours devant des généraux et amiraux réunis à Quantico. Évoquant un retour à « l’esprit guerrier », il a critiqué la presse et son prédécesseur Joe Biden, tandis que son secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a dénoncé des décennies de déclin dû à des politiques de diversité, qualifiant l’armée de « Département du wokisme ». Plusieurs officiers, dont un général noir et une amirale, ont déjà été démis, dans le cadre d’une purge visant une « culture défaillante ».
🇺🇦 Ukraine - 🇭🇺 Hongrie • Kiev accuse un drone hongrois d’avoir survolé illégalement la Transcarpatie, près de la frontière commune, il y a trois jours. Budapest nie, mais le ministre ukrainien des Affaires étrangères a présenté une carte prouvant l’intrusion. Viktor Orbán a minimisé l’incident, déclarant : « Et alors ? », avant d’ajouter que « l’Ukraine n’est pas un pays souverain ». Ce n’est pas la première tension : en mai, deux membres de la minorité hongroise d’Ukraine, accusés d’espionnage pour Budapest, avaient été arrêtés. Certains craignent que la Hongrie, proche de Moscou, transmette des renseignements à la Russie.
🇵🇱 Pologne - 🇺🇦 Ukraine - 🇩🇪 Allemagne • Un Ukrainien a été arrêté en Pologne pour son implication présumée dans le sabotage des gazoducs Nord Stream en 2022. Recherché par l’Allemagne, il ferait partie d’une équipe ayant posé des explosifs près de l’île danoise de Bornholm. Un autre Ukrainien est déjà détenu en Italie pour son rôle supposé dans l’opération. Kiev dément toute responsabilité, tandis que Moscou accuse l’Occident. L’enquête allemande se poursuit, trois ans après ces explosions qui avaient aggravé les tensions énergétiques en Europe.
🇧🇫 Burkina Faso • Trois ans après son coup d’État du 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a un bilan très mitigé : malgré le renforcement de l’armée et des Volontaires pour la défense de la patrie, les attaques terroristes persistent, avec un doublement des victimes (16 000 morts en 2024 contre 6 500 en 2022). Le pays reste le plus touché par le terrorisme au monde, selon le Global Terrorism Index. Traoré invoque des « conditions préalables » non remplies à son arrivée, comme le manque d’armes et d’effectifs. Les libertés individuelles et la liberté de la presse se dégradent, avec des arrestations arbitraires dénoncées par les ONG.
🇩🇪 Allemagne - 🇨🇳 Chine • Un ancien collaborateur parlementaire du parti d’extrême droite AfD a été condamné à quatre ans et neuf mois de prison pour espionnage au profit de la Chine. Ce citoyen allemand, assistant de l’eurodéputé Maximilian Krah entre 2019 et 2024, aurait transmis des informations sur le Parlement européen, des responsables de l’AfD et des dissidents chinois.
CONFLITS
Palestine - 41 morts à Gaza lors d’attaques israéliennes aujourd’hui (défense civile de Gaza).
Ukraine - 65 drones ont été lancés par les russes sur l’Ukraine cette nuit, 46 ont été abattus (armée de l’air ukrainienne). L’Ukraine a envoyé du personnel au Danemark afin de « partager (son) expérience » en matière de lutte anti-drones.