LA UNE

🇵🇸 Palestine • Vague de condamnations après le plan israélien pour contrôler Gaza

Le vote nocturne du cabinet de sécurité israélien, cette nuit, en faveur d’un plan visant à « prendre le contrôle » de la bande de Gaza et à y installer une « administration civile alternative » provoque une vague de réactions internationales. L’ONU, par la voix de Volker Türk, exige l’arrêt immédiat d’un projet jugé contraire à la décision de la Cour internationale de justice, à la solution à deux États et au droit des Palestiniens à l’autodétermination. Il alerte sur un risque d’escalade entraînant déplacements forcés, destructions et crimes de masse, et demande l’entrée sans entrave de l’aide humanitaire ainsi que la libération des otages.

Ursula von der Leyen appelle Israël à « revenir » sur sa décision et plaide pour un cessez-le-feu immédiat. L’Allemagne va plus loin, suspendant ses exportations d’armes vers Israël, un tournant majeur dans sa politique (voir plus bas). L’Espagne « condamne fermement » l’occupation accrue et réaffirme l’objectif d’un État palestinien viable. Londres juge la décision « erronée », prévient qu’elle ne mènera qu’à davantage de massacres et insiste sur un règlement diplomatique sans le Hamas.

Hors d’Europe, la Chine exprime sa « grave inquiétude », rappelant que Gaza « fait partie intégrante du territoire palestinien ». La Turquie exhorte la communauté internationale à empêcher un plan visant selon elle à rendre Gaza inhabitable.

En Israël même, le chef de l’opposition Yaïr Lapid dénonce une « catastrophe » aux coûts humains, financiers et diplomatiques considérables. Le Hamas, enfin, promet que cette « aventure criminelle » coûtera cher à Israël et accuse Benyamin Netanyahou de vouloir sacrifier les otages restants – dont 27 sur 49 sont présumés morts – pour servir un agenda idéologique extrémiste. Le Nouvel Obs

EN BREF

🇦🇿 Azerbaïdjan - 🇦🇲 Arménie • Des discussions pour la paix à Washington

Donald Trump accueille ce vendredi à la Maison Blanche le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian pour signer un accord-cadre de paix, visant à normaliser les relations après des décennies de conflit autour du Haut-Karabakh, conquis par Bakou en 2023. La cérémonie, loin du Kremlin, marque un revers pour Vladimir Poutine, affaibli dans le Caucase depuis la guerre en Ukraine. L’accord prévoit que Washington obtienne des droits exclusifs de développement sur le corridor stratégique du Zanguezour (dont je vous parlais dans une édition précédente), enjeu économique majeur pour la Russie, l’Iran et la Turquie. The Washington Post

🇮🇱 Israël - 🇩🇪 Allemagne • Merz suspend la livraison d’armes pouvant être utilisées à Gaza

Sous pression de ses partenaires sociaux-démocrates et face à l’escalade militaire israélienne à Gaza, le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé la suspension « jusqu’à nouvel ordre » des exportations d’armements pouvant être utilisés dans l’enclave. Décision inédite pour Berlin, historiquement allié indéfectible d’Israël, elle intervient après des rapports sur la malnutrition à Gaza et marque un net désaccord avec la stratégie de Benyamin Nétanyahou, qui a dénoncé un « cadeau au terrorisme du Hamas ». The New York Times

🇷🇺 Russie - 🇺🇦 Ukraine • Poutine informe Pékin et New Delhi avant un possible sommet avec Trump

Vladimir Poutine a informé aujourd’hui Xi Jinping et Narendra Modi de ses discussions avec Washington sur d’éventuels pourparlers de paix en Ukraine, selon le Kremlin. Cette démarche intervient après sa rencontre avec l’envoyé de Donald Trump, Steve Witkoff, qui pourrait déboucher sur un sommet Poutine-Trump dès la semaine prochaine. Le président russe cherche à consolider le soutien de puissances restées neutres ou alliées, alors que la guerre commerciale menée par Trump tend les relations avec les pays des BRICS. Menacée de nouvelles sanctions pour ses achats de pétrole russe, l’Inde a dénoncé un ciblage « injustifié » et assuré vouloir maintenir ses importations.

🇺🇸 États-Unis - 🇮🇳 Inde - 🇪🇸 Espagne • Hémorragie dans les contrats d’armement de Washington

L’Inde a suspendu l’achat de 6 avions de patrouille maritime américains P-8I Poseidon, en réaction à la hausse de 25 % des droits de douane imposée par Washington sur ses exportations. Le prix du contrat, passé de 2,42 à 3,6 milliards $, et les tensions commerciales poussent aussi New Delhi à reconsidérer d’autres acquisitions d’armements américains.

De son côté, l’Espagne renonce définitivement au F-35B pour remplacer ses Harrier II. Madrid suspend ses discussions avec Washington et privilégie des solutions européennes, malgré le risque de perte capacitaire pour son aéronavale à l’horizon 2030.

🇻🇪 Venezuela - 🇺🇸 États-Unis • Trump offre 50 millions de dollars pour l’arrestation de Maduro

Washington a doublé à 50 millions de dollars la récompense pour toute information menant à l’arrestation de Nicolas Maduro, inculpé de narcotrafic par la justice américaine. Caracas, qui dénonce une « propagande » et une ingérence, rejette ces accusations. Les États-Unis l’accusent d’avoir collaboré avec les Farc, le cartel de Sinaloa et le gang Tren de Aragua.