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Le discret voyage de Narendra Modi à Chypre

Le vainqueur inattendu du conflit Inde-Pakistan, la pénurie potentielle de missiles dans le conflit Israël-Iran, la diplomatie européenne à côté de la plaque, la situation en Ukraine et à Gaza.

LA UNE

🇮🇳 Inde - 🇨🇾 Chypre • Un rapprochement suite au soutien de la Turquie au Pakistan

La visite du Premier ministre indien nationaliste Narendra Modi à Chypre en début semaine, la 1ère d’un chef de gouvernement indien en plus de 20 ans, avait pour objectif de renforcer les liens bilatéraux, tout en envoyant un message clair à la Turquie, dont les prises de position pro-pakistanaises, notamment sur le Cachemire et lors de l’opération indienne « Sindoor », ont accru les tensions avec New Delhi.

Divisée entre une majorité chypriote grecque au sud et une entité turque au nord — reconnue uniquement par Ankara depuis l’invasion turque de 1974 — l’île de Chypre est un terrain symbolique de rivalités. Modi a réaffirmé le soutien ferme de l’Inde à la souveraineté chypriote, en particulier face aux actions unilatérales turques. Il a notamment visité le centre historique de Nicosie, proche de la ligne de démarcation.

Sur le plan bilatéral, les deux pays ont renforcé leur coopération en matière de sécurité, de défense, de cybersécurité et de production maritime. Modi a été décoré de la plus haute distinction chypriote, le « Grand-Croix de l’Ordre de Makarios III ». Chypre, future présidente du Conseil de l’UE en 2026, s’est engagée à soutenir les relations euro-indiennes, notamment dans le cadre de l’accord de libre-échange UE-Inde.

Chypre pourrait devenir une plateforme logistique clé pour l’IMEC (India-Middle East-Europe Corridor), projet d’infrastructure phare pour l’intégration régionale.

EN BREF

🇮🇳 Inde - 🇵🇰 Pakistan • La victoire tactique indienne éclipsée par sa défaite informationnelle

Début mai, l’Inde a remporté une nette victoire aérienne contre le Pakistan après une attaque terroriste au Cachemire. Plus d’une dizaine d’avions pakistanais auraient été détruits. Pourtant, la perte d’un Rafale indien, certainement abattu par un missile chinois PL-15, a dominé la couverture médiatique. Par souci de secret, New Delhi a laissé le champ libre à la communication pakistanaise, amplifiée par des relais russes, chinois et iraniens. L’Inde a gagné militairement, mais perdu la guerre de l’information. L’Opinion

Opinion : Une leçon à retenir. Les guerres et conflits hybrides se jouent non seulement dans la presse mais aussi en ligne et sur les réseaux sociaux, face à une opinion mondiale de plus en plus informée.

🇮🇱 Israël - 🇮🇷 Iran • Tel Aviv dépense sans compter et entame sérieusement ses stocks

Selon des sources américaines, Israël commence à manquer de missiles intercepteurs Arrow, essentiels face aux menaces balistiques iraniennes. Cette pénurie inquiète Washington, qui renforce depuis plusieurs semaines les défenses israéliennes par voie terrestre, maritime et aérienne. Mais les stocks s’épuisent aussi côté américain. Pour les analystes, cette situation est intenable. The Wall Street Journal

Les coûts financiers sont également prohibitifs : Israël dépenserait plus de 285 millions de dollars par jour pour sa défense antimissiles.

Opinion : Ce conflit na va pas s’éterniser des années. Si les États-Unis n’interviennent pas, l’un ou l’autre des belligérants va arriver à court de munitions rapidement, au rythme où vont les choses.

🇫🇷 France • Emmanuel Macron d’un conflit à l’autre

Après le report de la conférence pour la reconnaissance de la Palestine, qui devait se tenir aujourd’hui, co-présidée par la France et l’Arabie Saoudite, le président français a dû se positionner sur un autre front : le conflit Israël-Iran.

En marge du G7 hier, il a réaffirmé l’opposition de la France à un changement de régime par la force, en soulignant l’échec total de cette stratégie en Irak en 2003 et en Libye en 2011. Le Monde

Opinion • La diplomatie européenne (et française en particulier) est complètement incohérente. Emmanuel Macron a raison quand il dit que le regime change par la force ne fonctionne jamais, et que c’est aux iraniens eux-mêmes de décider de leur gouvernance. Mais il le dit après avoir cautionné les frappes israéliennes en Iran (qui violent le droit international), alors que le chancelier allemand Friedrich Merz a indiqué “qu’Israël faisait le sale boulot à la place de l’Europe” et que Keir Starmer s’apprêterait à apporter un soutien logistique aux Etats-Unis s’ils menaient des frappes en Iran.

L’Europe illustre sur ce dossier (comme sur Gaza) le 2 poids 2 mesures qui lui est souvent reproché par les pays du sud, et jète en corolaire le droit international aux orties.

🇺🇦 Ukraine • De nouvelles exigences russes rejetées par Kiev

Moscou exige désormais la destruction des armes occidentales livrées à l’Ukraine pour envisager un cessez-le-feu, exigence rejetée par Kiev. Les frappes russes sur Kiev hier et aujourd’hui ont fait 24 morts et 134 blessés. Dans le nord-est, l’armée russe continue sa progression dans la région de Soumy. Le Monde

🇵🇸 Gaza • Alors que le monde regarde ailleurs, la situation est toujours critique

Au moins 140 Palestiniens ont été tués en 24 heures à Gaza, dont des civils cherchant de l’aide humanitaire. Alors que l’attention médiatique se détourne vers le conflit Israël-Iran, les frappes israéliennes continuent sur Maghazi, Zeitoun, Khan Younis et Gaza City. La famine s’aggrave, exacerbée par une distribution d’aide jugée chaotique et discriminante par l’ONU, le Programme alimentaire mondial dénonce une situation intenable. The Independant