La Russie désarmée en Méditerranée

Privée de sa base navale de Tartous depuis la chute du régime syrien en décembre 2024, la Russie voit sa présence militaire en Méditerranée réduite à une poignée de navires en difficulté, exposés à une vague d’attaques clandestines. Officiellement encore présente en Syrie, la marine russe n’utilise plus le port stratégique de Tartous. Symbole de ce retrait, la frégate Soobrazitelny reste à l’arrêt au large, sans oser accoster.

En juin, la frégate Grigorovitch a quitté la région après 19 mois de mission, ne laissant derrière elle qu’une présence résiduelle : un navire espion (Leonov), un pétrolier endommagé (Vyazma), un transporteur (Lady Maria) et quelques unités éparses. Le Vyazma, en panne et incapable de se ravitailler, incarne les déboires logistiques russes, tandis que les conditions de vie à bord s’y dégradent fortement.

Surtout, ces navires sont devenus des cibles. Depuis décembre, plusieurs tankers liés à la Russie ont été endommagés par des explosions suspectes : Ursa Major en Méditerranée orientale, Seacharm à Ceyhan, Seajewel au large de l’Italie, ou encore Grace Ferrum près des côtes libyennes. Tous soupçonnés d’appartenir à la « flotte fantôme », un réseau de navires contournant les sanctions sur les hydrocarbures.

Face à cette menace, Moscou a détaché la corvette Boiky pour escorter ses pétroliers jusque dans la Manche, signe d’une inquiétude grandissante. Officiellement, l’Ukraine n’est pas accusée, mais les méthodes évoquent celles employées en mer Noire, où Kiev cible régulièrement la logistique navale russe.

Avec une flotte réduite, une logistique affaiblie et une multiplication d’actes de sabotage, la Russie perd un levier stratégique en Méditerranée, au profit de ses adversaires – et au détriment de ses ambitions africaines. RFI

Près de 170 ONG internationales appellent à mettre fin au programme de distribution d’aide à Gaza soutenu par Israël et les États-Unis, accusé d’avoir provoqué la mort de plus de 500 Palestiniens en moins d’un mois. Elles pointent du doigt la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), structure opaque et controversée, et réclament un retour à une aide coordonnée par l’ONU. Les ONG dénoncent un dispositif militarisé et dangereux, où des civils affamés sont contraints de traverser des zones de conflit au péril de leur vie. RFI

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et plusieurs ONG palestiniennes ont déposé plainte en France contre deux snipers franco-israéliens accusés d’exécutions sommaires de civils à Gaza. Ces soldats appartiennent à la “Ghost Unit”, une brigade binationale de parachutistes. Ils sont poursuivis pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.

Les accusations s’appuient notamment sur un documentaire diffusé en octobre 2024, où un membre de cette unité décrit comment des hommes non armés, jugés en “zone de combat”, étaient ciblés sans sommation. Le soldat témoigne de l’indépendance accordée aux tireurs, parfois contraints de décider seuls s’il faut ouvrir le feu. Une stratégie, selon la FIDH, encouragée par le commandement israélien, dans un climat d’impunité totale. franceinfo

Paetongtarn Shinawatra, Première ministre thaïlandaise depuis à peine 10 mois, a été suspendue aujourd’hui par la Cour constitutionnelle, à la suite d’un appel téléphonique controversé avec l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen. L’échange, authentifié par les 2 parties, a suscité une polémique après que Paetongtarn y critique son armée et propose son aide directe à son interlocuteur sur fond de tensions frontalières meurtrières.

Accusée de violation des standards éthiques par 36 sénateurs, elle reste ministre de la Culture le temps de l’enquête, mais fait face à une pression politique croissante. Son parti est désormais en difficulté. Dans la rue, les manifestations se multiplient à Bangkok, tandis qu’une motion de censure est en préparation au Parlement. CNN

Sous perfusion économique de Pékin, le Laos s’enfonce dans une dépendance croissante envers son puissant voisin. Endetté à hauteur de 99 % de son PIB, le pays cède des actifs stratégiques et accueille zones économiques spéciales, usines et infrastructures chinoises. Le train Kunming-Vientiane, vitrine des « nouvelles routes de la soie », facilite le transit de marchandises et de militaires chinois, comme lors des manœuvres de juillet 2024. Tandis que la présence policière chinoise s’affiche dans certaines villes frontalières, les critiques internes restent rares, signe d’un alignement assumé… ou contraint. Le Monde

Lors d’une conférence à Séville, 9 pays, dont la France, ont relancé l’idée de taxer les billets d’avion pour financer l’aide au développement. Inspirée de la “taxe Chirac” mise en place en 2005, cette mesure viserait surtout les classes affaires et les jets privés. Objectif : lever jusqu’à 147 milliards d’euros. Les Échos

L’achat par la Suisse de 36 avions F-35 vire au scandale. Le gouvernement a reconnu que la facture dépassera d’au moins 1 milliard les 6 milliards annoncés, et que les appareils seront livrés avec un armement partiel. Une débâcle qui alimente la défiance envers Washington, alors que 81 % des Suisses rejetaient déjà cet achat. Le Monde

🇵🇸 Gaza • Une frappe israélienne sur un cybercafé palestinien à Gaza a fait au moins 24 morts hier. Trump estime qu’un cessez-le-feu est possible dans le courant de la semaine prochaine.

🇹🇷 Turquie • Plus de 120 opposants (hauts-fonctionnaires, élus) ont été arrêtés à Izmir, fief de l’opposition à Erdogan.

🇺🇸 États-Unis • Trump va "examiner" la possibilité d’expulser Musk du pays, après que ce dernier a renouvelé ses critiques à l’égard du projet de loi budgétaire trumpien au Sénat et menacé de créer son propre parti.

🇮🇶 Irak • 2 commandants du PKK kurde ont promis un désarmement “en signe de bonne volonté”.

🇮🇷 Iran • Cécile Kohler et Jacques Paris, otages français en Iran depuis 3 ans, ont reçu la visite d’un diplomate français aujourd’hui.

🇩🇪 Allemagne • Un espion présumé de l’Iran a été arrêté pour avoir recueilli des renseignements sur des cibles juives.