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LA UNE

🇫🇷 France - 🇵🇸 Palestine • Macron officialise la reconnaissance de l’État palestinien à l’ONU

À New York, Emmanuel Macron a annoncé hier « la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine ». Depuis la tribune des Nations unies, il a tenu la promesse formulée cet été. L’objectif : relancer la perspective d’une solution à deux États, menacée par la guerre à Gaza et la poursuite de la colonisation en Cisjordanie. Des applaudissements nourris dans l’assemblée ont salué ce pas inédit d’un chef d’État français.

Plusieurs pays ont suivi ou s’apprêtent à suivre le mouvement. Le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal avaient reconnu la Palestine dimanche. D’autres, comme la Belgique, le Luxembourg ou le Danemark, se disent prêts à franchir le pas. Emmanuel Macron a également co-organisé une conférence avec l’Arabie saoudite, marquée par l’absence remarquée du prince héritier Mohammed Ben Salman. À ses côtés, le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé en visioconférence sa volonté de réformes et promis l’organisation d’élections excluant le Hamas, une fois un cessez-le-feu obtenu.

La réaction israélienne ne s’est pas fait attendre. Boycottant la réunion, le gouvernement de Benyamin Netanyahou a dénoncé une « récompense » offerte au Hamas et brandi la menace d’annexions en Cisjordanie. Les États-Unis, eux aussi opposés à cette reconnaissance, pourraient user de leur veto pour bloquer toute initiative internationale allant dans ce sens. Emmanuel Macron, cherchant à rassurer, a insisté : la reconnaissance ne retire rien aux droits d’Israël et vise à construire un horizon politique commun.

Le président français a esquissé un « chemin vers la paix » en trois étapes : un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages, la stabilisation et la reconstruction de Gaza sous administration de transition, puis le désarmement du Hamas avec l’appui d’une mission internationale sous mandat de l’ONU. L’Union européenne et l’Indonésie se sont dites prêtes à participer à cette force. Mais la perspective reste lointaine, Israël annonçant déjà son absence à la réunion du Conseil de sécurité sur Gaza. Vendredi, Benyamin Nétanyahou doit s’exprimer à la tribune de l’ONU. Le Monde

Près de 80 % des membres de l'ONU reconnaissent l'État de Palestine. Avec la dernière vague de reconnaissance d’hier, c’est désormais la majorité des pays de l’Union Européenne et du Conseil de sécurité de l’ONU qui font de même.

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EN BREF

🇨🇦 Canada - 🇵🇸 Palestine • Le Premier ministre canadien Mark Carney a défendu la reconnaissance de l’État palestinien par son gouvernement, annoncée dimanche, arguant que la viabilité d’une paix négociée est « gravement érodée » par les actions d’Israël et du Hamas. Lors d’un discours à l’ONU hier, il a critiqué la politique israélienne de colonisation accélérée en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, ainsi que les violences des colons, tout en condamnant l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas. Cette décision, soutenue par la France, place Ottawa en opposition avec Washington, Donald Trump menaçant même de compliquer les négociations commerciales avec le Canada. Carney a aussi évoqué une participation canadienne à une aide humanitaire « à grande échelle » pour Gaza, dans le cadre d’un plan de paix.

🇺🇸 États-Unis • À la tribune de l'ONU, Donald Trump a violemment critiqué l'institution, la jugeant inefficace pour la paix et évoquant des problèmes techniques lors de son discours. Il a dénoncé la reconnaissance de l'État palestinien comme une "récompense" pour le Hamas après le 7 octobre, tout en accusant la Chine et l'Inde de financer indirectement la guerre en Ukraine via leurs achats de pétrole russe. Qualifiant le changement climatique d'« arnaque », il a aussi attaqué l'ONU pour son soutien aux migrants, affirmant qu'elle « finance une attaque contre l'Occident ». Trump a enfin fustigé la politique migratoire en Europe, avertissant que « vos pays vont droit en enfer ».

🇺🇸 États-Unis - 🇵🇱 Pologne - 🇪🇪 Estonie • Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a tempéré les propos du Premier ministre polonais Donald Tusk, qui avait menacé d'abattre les avions russes violant l'espace aérien polonais après plusieurs incursions dans l'espace aérien de l’OTAN. Rubio a précisé que les intercepteurs n'agiraient qu'en cas d'attaque avérée, soulignant que les réponses actuelles se limitent à des interceptions standard. Ces déclarations alimentent les craintes des alliés européens sur l'engagement américain face à la Russie, alors que Varsovie et Tallinn ont invoqué l’Article 4 du traité de l’OTAN pour consulter leurs alliés sur une réponse coordonnée. L’Alliance a promis une réaction « robuste », incluant des moyens militaires si nécessaire.

OTAN - 🇷🇺 Russie • La Russie multiplie les provocations aux frontières de l’OTAN, avec des incursions de drones en Pologne (10 septembre) et Roumanie, ainsi qu’une violation de l’espace aérien estonien par trois chasseurs (19 septembre), tandis que des drones non revendiqués ont perturbé les aéroports de Copenhague et Oslo. Ces actions, alors que l’offensive estivale russe en Ukraine a coûté 220 000 vies pour des gains territoriaux minimes (moins de 2 000 km²), masqueraient l’échec stratégique de Moscou. L’OTAN, divisée et affaiblie par le désengagement américain sous Trump, peine à répondre : l’opération Eastern Sentry lancée après l’incursion en Pologne n’a pas empêché de nouvelles violations, et l’Europe, dont les budgets de défense restent quatre fois inférieurs à ceux des États-Unis, tarde à combler le vide sécuritaire.

🇦🇷 Argentine • Le Trésor américain a assuré son soutien à l'Argentine, en pleine crise financière, promettant d'explorer « toutes les options » pour stabiliser son économie, y compris l'achat de pesos ou de dette souveraine. Le peso a perdu 17 % de sa valeur en trois mois et la Banque centrale a dépensé 1,1 milliard de dollars pour le soutenir. Javier Milei, en visite à New York, devait rencontrer Donald Trump pour solliciter une aide financière supplémentaire, après un plan de 42 milliards de dollars accordé par le FMI et d'autres institutions en avril. Ce soutien intervient à un mois d'élections législatives cruciales, alors que sa popularité chute (53,7 % de désapprobation) et que son parti a subi une défaite récente à Buenos Aires.

🇧🇫 Burkina Faso - 🇲🇱 Mali - 🇳🇪 Niger • Les trois pays de l’Alliance des États du Sahel ont annoncé hier leur retrait immédiat du Statut de Rome et de la Cour pénale internationale (CPI), dénonçant une « justice sélective ». Dirigés par des juntes militaires, ils reprochent à la CPI de cibler disproportionnellement l’Afrique, tout en ignorant, selon eux, les crimes commis par les puissances occidentales. Ce retrait collectif s’inscrit dans une dynamique de rejet des institutions internationales, après des années de tensions avec la communauté internationale.

🇬🇳 Guinée • Les Guinéens se sont massivement déplacés pour le référendum sur la nouvelle Constitution, avec un taux de participation provisoire de 91,4 % après dépouillement de 80 % des bureaux, selon la directrice générale des élections. Le « oui » l’emporterait à plus de 80 %, marquant une forte adhésion au texte proposé par la junte au pouvoir. Ce scrutin, organisé dans un contexte de transition politique, pourrait ouvrir la voie à un retour progressif des institutions civiles, bien que l’opposition et une partie de la société civile aient appelé au boycott, dénonçant un processus « non inclusif ».

CONFLITS

  • Palestine - Au moins 29 morts depuis l’aube dans la bande de Gaza, selon l’agence de presse palestinienne WAFa. Le premier ministre égyptien a annoncé que son pays accueillerait une conférence sur la reconstruction de Gaza. Israël va fermer jusqu’à nouvel ordre le principal point de passage entre la Cisjordanie et la Jordanie, selon les autorités palestiniennes. L’Espagne a approuvé un embargo « total » sur les armes visant Israël.

  • Ukraine - La Russie a lancé trois missiles et 115 drones sur l’Ukraine dans la nuit. La défense antiaérienne russe affirme avoir abattu dans la nuit 69 drones ukrainiens qui se dirigeaient vers Moscou. Donald Trump doit rencontrer Volodymyr Zelensky aujourd’hui à New York.