

LA UNE
🇫🇷 France - 🇬🇧 Royaume-Uni • Une coordination nucléaire inédite entre Paris et Londres
La France et le Royaume-Uni actent un tournant stratégique majeur en coordonnant leurs forces de dissuasion nucléaire, après les premiers accords de Lancaster House de 2010. Lors du sommet bilatéral aujourd’hui à Londres, Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont officialisé ce rapprochement : une déclaration commune affirme que toute menace envers les intérêts vitaux de l’un ou l’autre pays pourrait entraîner une riposte conjointe, nucléaire incluse.
Si la souveraineté de chacun demeure, cette coordination va bien au-delà du cadre posé il y a 30 ans par la déclaration de Chequers. Un groupe de supervision nucléaire franco-britannique, co-présidé par l’Élysée et le Cabinet Office, sera mis en place pour piloter cette nouvelle architecture.
Ce rapprochement s’inscrit dans un renforcement plus large de l’alliance militaire franco-britannique. Les 2 pays relancent le programme de missiles Scalp/Storm Shadow et de nouveaux projets communs dans l’armement. La force expéditionnaire conjointe, née des accords de Lancaster House (2010), devient le socle de la “coalition des volontaires” soutenant la défense de l’Ukraine, en vue d’un futur cessez-le-feu.
Depuis Northwood, Macron et Starmer ont présidé une visioconférence avec les dirigeants de cette coalition — dont Zelensky, Meloni, Merz —, affichant une unité occidentale face aux ambitions russes. Reste que l’horizon d’un cessez-le-feu s’éloigne : la Russie pilonne le territoire ukrainien plus que jamais, et la guerre est partie pour durer encore plusieurs mois au moins. La Croix
EN BREF
🇺🇸 États-Unis - 🇧🇷 Brésil • Trump impose 50 % de droits de douane en soutien à Bolsonaro
Donald Trump a annoncé l’imposition d’une taxe douanière de 50 % sur l’ensemble des produits brésiliens, à partir du 1er août. Il souhaite mettre la pression sur les autorités brésiliennes pour protester contre le procès de Jair Bolsonaro, accusé d’avoir tenté de fomenter un coup d’État après sa défaite en 2022.
Dans une lettre à Lula, Trump qualifie le procès de “chasse aux sorcières” et de “disgrâce internationale”, et s’en prend également aux restrictions brésiliennes sur les réseaux sociaux américains. Brasilia a immédiatement dénoncé cette ingérence, promettant des mesures de rétorsion au nom de la réciprocité.
Cette décision pourrait lourdement frapper l’économie brésilienne, qui a exporté pour 40 milliards de dollars vers les États-Unis en 2024. The Washington Post
🇪🇺 Union européenne • Une interprète soupçonnée d’espionnage au sommet avec Zelensky
Une interprète ukrainienne d’origine russe a été mise à pied par la Commission européenne après avoir été surprise en train de prendre des notes manuscrites lors d’un sommet confidentiel entre les dirigeants européens et Volodymyr Zelensky, le 19 décembre 2024 à Bruxelles. Cette pratique est formellement interdite au sein des institutions européennes, où les interprètes sont tenus de traduire uniquement à l’oral.
L’incident, observé par ses collègues, survient dans un contexte particulièrement sensible : l’Union européenne venait alors de rediscuter de son soutien à l’Ukraine, quelques jours après l’élection de Donald Trump aux États-Unis, qui remettait en cause l’engagement occidental. Si aucun lien officiel avec la Russie n’a été établi à ce jour, la Commission parle d’un “incident lié à la prise de note” et a cessé toute collaboration avec l’interprète concernée. franceinfo
🇳🇬 Nigeria - 🇿🇦 Afrique du Sud - 🇪🇬 Égypte • Quatre milliardaires plus riches que la moitié de l’Afrique
Les quatre plus grandes fortunes d’Afrique – Aliko Dangote (Nigeria), Johann Rupert et Nicky Oppenheimer (Afrique du Sud), et Nassef Sawiris (Égypte) – possèdent à eux seuls plus que la moitié de la population du continent, selon un rapport d’Oxfam. Le contraste est saisissant : alors que l’Afrique comptait zéro milliardaire en 2000, ils sont désormais 23 avec un patrimoine cumulé de 112 milliards de dollars. Pendant ce temps, l’extrême pauvreté ne recule pas.
Oxfam dénonce l’inaction des gouvernements africains, soulignant que les 5 % les plus riches détiennent une richesse deux fois supérieure à celle de tous les autres Africains réunis. L’ONG appelle à une réforme fiscale ambitieuse, ciblant notamment les successions et les grandes fortunes. Elle cite en exemple le Maroc, le Kenya ou encore l’Afrique du Sud qui ont déjà amorcé des mesures en ce sens. RFI
🇦🇲 Arménie - 🇦🇿 Azerbaïdjan • Des négociations de paix sans Moscou
L’Arménie et l’Azerbaïdjan poursuivent leurs discussions de paix sans la médiation de la Russie. Leurs dirigeants se sont rencontrés aujourd’hui à Abou Dhabi pour une première réunion bilatérale officielle depuis l’annonce d’un accord en mars. Malgré l’absence de progrès concrets, Erevan et Bakou ont convenu de poursuivre les échanges et les mesures de confiance.
L’éviction implicite de Moscou consacre une rupture stratégique : les 2 pays prennent leurs distances avec une Russie affaiblie par la guerre en Ukraine. Le crash d’un avion azerbaïdjanais en décembre 2024 et la mort récente de 2 ressortissants à Iekaterinbourg ont encore tendu les relations. Côté arménien, les attaques de 2022 sur son territoire ont achevé de discréditer l’alliance sécuritaire avec Moscou.
Alors qu’Erevan regarde vers l’Europe et Washington, Bakou affirme son autonomie régionale. Une nouvelle ère diplomatique s’esquisse dans le Caucase du Sud. Le Monde
🇮🇷 Iran • Tensions nucléaires, prison d’Evin et détenus français : Téhéran hausse le ton
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghtchi, confirme dans une interview l’arrestation du cycliste franco-allemand Lennart Monterlos, disparu depuis le 16 juin, pour un “délit”, sans plus de précisions. 2 autres ressortissants français, Cécile Kohler et Jacques Paris, incarcérés depuis plus de 3 ans, viennent d’être inculpés d’espionnage au profit du Mossad, une accusation que leurs familles réfutent.
Dans un entretien au Monde, Araghtchi durcit également le ton sur le dossier nucléaire, dénonçant les frappes israélo-américaines de juin comme une violation du droit international. Il refuse toute négociation sur le programme balistique iranien, qualifié de “défensif”, mais se dit prêt à reprendre le dialogue nucléaire avec Washington sous conditions : garanties de non-agression, respect mutuel, et reconnaissance des erreurs passées. Le ministre avertit que toute tentative européenne de rétablir des sanctions via le mécanisme de “snapback” signerait la fin de leur rôle dans les négociations. Le Monde