Ingérences américaines au Groenland

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Le gouvernement danois accuse des proches de Donald Trump de tenter d’influencer secrètement la vie politique au Groenland. Selon une enquête de la chaîne publique danoise DR, au moins trois hommes liés à l’ex-président américain se rendraient régulièrement sur l’île pour y mener des opérations de déstabilisation. Objectif présumé : affaiblir les liens entre le Groenland et le Danemark, et préparer le terrain à un rapprochement avec les États-Unis.

Ces révélations ont provoqué une vive réaction à Copenhague. La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a dénoncé des ingérences « inacceptables » dans les affaires internes du royaume et a convoqué la représentante américaine, déjà rappelée en mai pour des faits similaires. Le ministre des affaires étrangères, Lars Løkke Rasmussen, a quant à lui averti que toute implication officielle des États-Unis dans ces manœuvres serait contraire au droit international.

L’un des individus visés par l’enquête aurait constitué une liste de personnalités groenlandaises favorables à Trump dans le but de former un « mouvement de sécession ». Un autre, récemment nommé à un poste influent à Washington, est soupçonné de vouloir peser sur la politique de sécurité américaine au bénéfice de ce projet. Les deux autres hommes auraient établi des réseaux dans les milieux politique et économique locaux.

Les services de renseignement danois (PET) confirment que le Groenland est actuellement la cible de campagnes d’influence, cherchant à exploiter les tensions historiques entre Nuuk et Copenhague. L’un des points sensibles reste la stérilisation forcée de 4 500 femmes et jeunes filles groenlandaises dans les années 1960. Un scandale ravivé par une plainte collective déposée en mars 2024, qui a conduit à des excuses officielles de la cheffe du gouvernement danois… le même jour que la publication de l’enquête de DR.

Cette pression américaine n’est pas nouvelle. Déjà en 2019, Donald Trump avait proposé d’acheter le Groenland — une idée rejetée avec fermeté. Depuis, son entourage semble avoir opté pour des tactiques indirectes. En juillet, Politiken révélait que le Département d’État américain avait réclamé l’accès aux communications privées de diplomates à Nuuk et Copenhague, à l’initiative de l’organisation conservatrice Judicial Watch. Le Monde

EN BREF

🇸🇩 Soudan • Le gouvernement annonce son retour permanent à Khartoum après plus de deux ans de guerre en y tenant hier son premier Conseil des ministres depuis avril 2023. Dirigé par Kamel Idris et presque au complet, l’exécutif entend se réinstaller dès octobre dans une capitale largement détruite, où les infrastructures sont en ruines. La reconstruction, la relance économique et le retour des déplacés figurent parmi ses priorités, alors que les combats se poursuivent ailleurs dans le pays. RFI

🇻🇦 Vatican – 🇮🇱 Israël – 🇵🇸 Gaza • Le pape réclame la fin des « punitions collectives » à Gaza alors que 10 Palestiniens, dont deux enfants, sont morts de faim en 24 heures. Le bilan de la famine s’élève à 313 morts, dont 119 enfants, selon les autorités locales. Le pape a appelé à un cessez-le-feu permanent, à l’entrée sécurisée de l’aide humanitaire et au respect du droit international, dénonçant l’usage indiscriminé de la force et les déplacements massifs de civils.

🇲🇩 Moldavie - 🇫🇷 France - 🇩🇪 Allemagne - 🇵🇱 Pologne • Macron, Merz et Tusk ont affiché à Chisinau un soutien « déterminé » à la Moldavie face aux ingérences russes à la veille des législatives de septembre. La présidente Maia Sandu dénonce une opération de déstabilisation « sans précédent » orchestrée par Moscou, avec achats de votes et financements opaques, pour faire basculer le pays. Les trois dirigeants du « Triangle de Weimar » ont réaffirmé que la porte de l’Union européenne restait ouverte et ont participé aux célébrations de l’indépendance moldave.

🇪🇺 Union européenne • Bruxelles envisage des sanctions secondaires contre les pays aidant Moscou à contourner les embargos alors que le 19ᵉ paquet de mesures est en préparation. Les ministres européens des Affaires étrangères doivent discuter cette semaine à Copenhague de l’activation d’un outil anti-contournement adopté en 2023 mais encore inutilisé. Des sanctions supplémentaires sur l’énergie, la finance et les échanges commerciaux russes sont aussi à l’étude, face aux limites des mesures ciblant directement la Russie. Bloomberg

🇷🇺 Russie • Des pénuries de carburant frappent l’Extrême-Orient de la Russie et la Crimée après des frappes de drones ukrainiens sur des raffineries : au moins 12 attaques ont visé les infrastructures pétrolières russes entre le 2 et le 24 août, dont 10 concentrées dans l’axe Ryazan-Volgograd. La production d’essence a chuté de 8,6 % en août, entraînant rationnements, files d’attente et flambée des prix — jusqu’à 220 roubles/litre dans certaines régions. Moscou reste épargnée, mais le gouvernement a suspendu les exportations et convoqué les producteurs.

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