IA : la banque d'Angleterre craint l'explosion d'une bulle

LA UNE

La Banque d’Angleterre met en garde contre une possible « correction brutale » des marchés mondiaux, en raison de la flambée des valorisations dans le secteur de l’intelligence artificielle. Son comité de politique financière estime que les valorisations boursières des grandes entreprises technologiques « semblent tendues », en particulier celles liées à l’IA. OpenAI vaudrait désormais 500 milliards de dollars, contre 157 milliards il y a un an, tandis qu’Anthropic a presque triplé sa valeur depuis mars, atteignant 170 milliards.

Selon la Banque, cet emballement des marchés n’intègre pas pleinement les risques potentiels. Une réévaluation soudaine, alimentée par un essoufflement de la confiance dans le potentiel de l’IA, pourrait provoquer une contraction du crédit pour les ménages et les entreprises. Les autorités britanniques redoutent aussi les effets de contagion sur la City, en raison du rôle central du Royaume-Uni dans la finance mondiale.

La solidité de cette « bulle » est d’autant plus incertaine qu’une étude du MIT révèle que 95 % des organisations tirent actuellement zéro rendement de leurs investissements dans l’IA générative. Un tel constat renforce la crainte d’une déception massive des investisseurs si les promesses de productivité et de croissance ne se concrétisent pas. La Banque souligne en outre que d’éventuels goulets d’étranglement — liés à l’énergie, aux données ou aux chaînes d’approvisionnement — pourraient peser sur les perspectives du secteur.

En toile de fond, les menaces de Donald Trump contre l’indépendance de la Réserve fédérale ajoutent à la nervosité des marchés. Le comité britannique estime qu’une perte de crédibilité de la Fed pourrait entraîner un « fort réajustement » des actifs en dollars, aggravant les tensions financières mondiales. Un scénario que la Banque d’Angleterre redoute particulièrement, alors que les tensions commerciales américaines n’ont pas encore produit tous leurs effets. The Guardian

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EN BREF

🇪🇨 Équateur • Le président Daniel Noboa a échappé mardi à une attaque contre son cortège dans le sud du pays, où des manifestants autochtones ont lancé des pierres et tiré des projectiles, laissant des traces de balles sur son véhicule blindé. Cinq suspects ont été arrêtés pour « tentative de meurtre » et terrorisme. Des protestations ont lieu contre la suppression des subventions sur le diesel, une mesure visant à financer la lutte contre le crime organisé.

🇺🇸 États-Unis - 🇮🇱 Israël • Les États-Unis ont accordé au moins 21,7 milliards de dollars d’aide militaire à Israël depuis octobre 2023, selon une étude universitaire. Sur ce total, 17,9 milliards ont été débloqués sous Joe Biden, tandis que Donald Trump avait accéléré les livraisons d’armes, y compris des bombes de 2 000 livres utilisées dans des zones civiles. Une cargaison de 20 000 carabines, initialement bloquée par Biden, a aussi été approuvée. Les opérations américaines au Moyen-Orient ont coûté entre 9,65 et 12 milliards de dollars par ailleurs.

🇸🇩 Soudan • La ville d’El-Fasher, assiégée depuis mai 2024 par les Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemetti, subit des bombardements intensifs et une crise humanitaire aiguë. En une semaine, 91 civils sont morts sous les frappes, dont 75 dans une mosquée visée par un drone kamikaze. Les hôpitaux, à court de médicaments, soignent avec des moyens dérisoires, tandis que la population survit avec une farine animale. Les FSR ont encerclé la ville d’un mur de sable, bloquant presque toute aide. Les civils, y compris des femmes, s’arment pour résister.

🇨🇩 RDC - 🇷🇼 Rwanda • Le retour des 80 000 réfugiés congolais au Rwanda, revendiqué par le M23, est au cœur des négociations de paix entre Kinshasa, le mouvement rebelle et Kigali. Mais les discussions achoppent sur les chiffres exacts, l’identification des réfugiés et les conditions de sécurité. La RDC exige un cessez-le-feu et la restauration de son autorité avant tout rapatriement, tandis que les défis logistiques et fonciers compliquent encore un accord global.

🇨🇳 Chine - 🇶🇦 Qatar - 🇦🇪 Émirats arabes unis - 🇬🇭 Ghana - 🇦🇴 Angola • La Chine, le Qatar et les Émirats arabes unis accélèrent leurs investissements dans l’agriculture africaine en 2025, profitant des tensions commerciales avec les États-Unis. Pékin a récemment autorisé les importations de myrtilles zimbabwéennes, d’arachides gambiennes et de tourteaux de soja éthiopiens, tandis que le Qatar injecte 1,5 milliard de dollars dans l’irrigation et les engrais au Ghana. L’Angola, de son côté, a signé pour 350 millions de dollars de projets agricoles avec des entreprises chinoises, combinant exportations et développement local. Ces accords visent à moderniser le secteur tout en sécurisant l’approvisionnement alimentaire des pays investisseurs.

🇺🇸 États-Unis • L’administration Trump a nommé plus de 40 responsables directement liés aux secteurs du pétrole, du gaz et du charbon. Parmi eux, le secrétaire à l’Énergie Chris Wright, ex-PDG d’une entreprise de fracturation, et des conseillers issus de géants comme Shell. Ces nominations s’inscrivent dans une politique favorisant les énergies fossiles, avec des mesures comme l’ouverture de terres fédérales à l’exploitation et la réduction des incitations aux énergies renouvelables. Les donateurs du secteur ont financé sa campagne à hauteur de 96 millions de dollars en 2024.

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