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Gaza : vers un cessez-le-feu de seulement 2 mois ?

+ 1er échange Macron-Poutine en 3 ans, suspension de la coopération AIEA-Iran, les enjeux de la succession du Dalaï-Lama, la suspension de la livraison d'armes américaines en Ukraine, les suites des attaques d'hier au Mali.

LA UNE

🇮🇱 Israël - 🇵🇸 Palestine • Pourquoi Netanyahou ne souhaite qu’un cessez-le-feu de 60 jours à Gaza ?

Alors qu’un accord de cessez-le-feu de 60 jours semble à portée de main, la durée limitée de la proposition israélienne interroge. Selon Sky News, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou refuse d’envisager un arrêt permanent des hostilités à Gaza pour une raison centrale : la survie de sa coalition.

La droite ultra-nationaliste israélienne, incarnée par des figures comme Itamar Ben-Gvir ou Bezalel Smotrich, continue d’exiger la poursuite de la guerre. Ces alliés clés menacent de faire chuter le gouvernement si Netanyahou accepte un cessez-le-feu définitif. En limitant la trêve à 60 jours, le Premier ministre cherche à préserver son fragile équilibre politique tout en répondant, temporairement, aux pressions internationales et à la colère de l’opinion israélienne.

Cette fenêtre de 2 mois pourrait coïncider avec la suspension estivale de la Knesset, ce qui permettrait à Netanyahou de gagner du temps. En parallèle, la perspective d’un abandon de son procès pour corruption – évoquée par l’administration américaine – pourrait également influer sur ses décisions.

Côté Hamas, le blocage persiste : l’organisation exige une trêve qui dure jusqu’à la signature d’un accord permanent. Faute d’un terrain d’entente, les négociations restent gelées. Selon une source proche des pourparlers, seul un engagement fort des États-Unis pourrait faire bouger les lignes. Pour l’heure, ni le contenu détaillé des exigences d’Israël, ni les conditions d’un éventuel retrait militaire ou d’un échange de prisonniers ne sont connus. Sky News

EN BREF

🇫🇷 France - 🇷🇺 Russie • Premier échange Macron-Poutine en 3 ans, sur fond de crise nucléaire iranienne

Emmanuel Macron a échangé mardi avec Vladimir Poutine pour la première fois depuis septembre 2022, dans le but de désamorcer la crise nucléaire iranienne. Cet appel intervient alors que Téhéran vient de suspendre toute coopération avec l’AIEA, interdisant l’accès à ses sites nucléaires (on en parle après).

Selon l’Élysée, la discussion de 2 heures a laissé entrevoir un espoir : Moscou pourrait jouer un rôle pour inciter l’Iran à reprendre sa collaboration avec l’agence onusienne. Paris se dit même prêt à rouvrir le débat sur le droit iranien à l’enrichissement d’uranium, dans les limites de l’accord de 2015.

La décision iranienne, motivée par le silence de l’AIEA sur les frappes israéliennes, a été jugée “désastreuse” par Berlin. The Guardian

🇮🇷 Iran • Téhéran suspend toute coopération avec l’AIEA

Je vous en parlais dans la brève précédente : l’Iran a officiellement cessé de coopérer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), empêchant désormais tout accès des inspecteurs aux sites nucléaires. Cette décision, prise par le président Pezeshkian sous la pression du Parlement, accentue la rupture avec l’Occident après la guerre-éclair avec Israël et les États-Unis.

Alors que l’AIEA dénonçait récemment le non-respect par l’Iran de ses obligations de non-prolifération, Téhéran justifie sa décision par la nécessité de protéger ses installations et scientifiques, et réclame une reconnaissance de son droit à l’enrichissement d’uranium. L’agence estime pourtant que les stocks actuels pourraient permettre la fabrication de 10 bombes.

Israël appelle à réactiver les sanctions prévues par l’accord nucléaire de 2015. De son côté, Washington évoque la reprise possible des négociations. The New York Times

🇨🇳 Chine - Tibet • Pékin veut imposer son mot dans la succession du Dalaï-Lama

Le Dalaï-Lama a confirmé aujourd’hui qu’il y aurait un successeur après sa mort, relançant le bras de fer avec Pékin. Exilé en Inde, le chef spirituel tibétain a précisé que seuls les membres de son bureau, le Ganden Phodrang Trust, seraient légitimes pour le désigner, conformément aux traditions bouddhistes. La Chine, qui considère le Dalaï-Lama comme un séparatiste, exige au contraire d’approuver toute réincarnation. En 1995 déjà, elle avait imposé son propre Panchen-Lama, rejeté par les Tibétains. Cette nouvelle déclaration ravive les tensions sur fond de lutte d’influence spirituelle et politique au Tibet. L’Express

🇺🇸 États-Unis - 🇺🇦 Ukraine • Kiev demande des explications après la suspension des livraisons d’armes américaines

L’Ukraine a convoqué le chargé d’affaires américain pour obtenir des éclaircissements après l’arrêt soudain de certaines livraisons d’armes par Washington (pourtant promises par l’administration Biden). Cette suspension, révélée par Politico, viserait notamment des missiles Patriot, Hellfire et des obus d’artillerie, en raison d’inquiétudes du Pentagone sur l’état de ses propres stocks.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a rappelé l’importance vitale de ces aides, tandis que le ministère de la Défense a déploré l’absence de notification officielle. Cette décision américaine intervient alors que les attaques russes s’intensifient, notamment avec un record de 5.438 drones lancés en juin. Moscou, de son côté, s’est félicité de cette suspension, y voyant un pas vers une reddition de Kiev. Les Échos

🇲🇱 Mali • 7 attaques coordonnées du Jnim, l’armée revendique une riposte musclée

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), affilié à al-Qaïda, a mené hier 7 attaques simultanées dans les régions de Kayes et Ségou, ciblant des positions militaires et sites civils. À Niono, les jihadistes affirment avoir tué une dizaine de soldats maliens et récupéré des armes et véhicules. En retour, l’armée malienne, appuyée par les supplétifs russes de l’Africa Corps (successeurs de Wagner), revendique avoir neutralisé 80 combattants ennemis.

Des doutes subsistent sur l’ampleur réelle de ce bilan, mais les images diffusées montrent un important arsenal saisi. À Kayes, les dégâts sont considérables, avec notamment l’enlèvement de 3 Indiens et 1 Chinois. Un couvre-feu a été décrété dans la région pour 30 jours. RFI

🇸🇳 Sénégal • Le pays le plus endetté d’Afrique

Le Sénégal devient officiellement l’État le plus endetté du continent, avec une dette publique atteignant 119 % du PIB en 2024, selon la banque britannique Barclays. Ce chiffre dépasse les estimations précédentes de la Cour des comptes sénégalaise (99,7 % en 2023) et place Dakar aux côtés de la Zambie et du Cap-Vert parmi les seuls pays africains dont l’endettement dépasse les 100 %.

La réaction des marchés a été sévère : les obligations sénégalaises en dollars ont chuté de 9,1 % depuis le début de l’année, traduisant une perte de confiance des investisseurs. En parallèle, le prêt de 1,8 milliard de dollars du FMI reste suspendu, en attente de clarté sur la situation financière du pays. Le ministère des Finances sénégalais affirme qu’un audit indépendant est en cours, mais ses résultats n’ont pas encore été publiés. RFI