
LA UNE
🇵🇸 Palestine • Gaza : 2 000 pieds au-dessus d’un désert de ruines
Depuis un avion militaire jordanien, Gaza apparaît comme un champ de ruines. Une étendue grise de béton effondré, de poussière et de cratères. Plus rien ne subsiste de la vie d’avant. Gaza, qui comptait ses marchés, ses écoles et ses enfants dans les rues, n’est plus qu’un décor apocalyptique figé par des mois de bombardements israéliens.
Le Guardian a pu embarquer à bord d’un appareil chargé d’un largage humanitaire. L’occasion rare de survoler un territoire largement fermé à la presse depuis le 7 octobre. À 600 mètres d’altitude, on distingue à peine quelques silhouettes humaines entre les décombres. À terre, plus de 230 journalistes palestiniens ont été tués depuis le début de la guerre.
Depuis la reprise des largages le 27 juillet, l’armée jordanienne a déployé 140 missions, plus 293 en coopération, pour livrer 325 tonnes d’aide. Un chiffre dérisoire : selon les données israéliennes, 104 jours de largages équivalent à seulement quatre jours de nourriture acheminée par camion.
Les frappes, elles, continuent. De Deir al-Balah, où la jeune influenceuse Yaqeen Hammad a été tuée, à Khan Younès, où neuf enfants ont péri avec leur père dans la maison bombardée d’une pédiatre en service, les morts s’ajoutent aux morts. Et à Rafah, des centaines de civils sont tombés en tentant de récupérer l’aide livrée par la controversée Gaza Humanitarian Foundation.
La question que posait un journaliste en quittant l’appareil résonne encore : que reste-t-il à détruire, quand tout semble déjà anéanti ? The Guardian
EN BREF
🇫🇷 France – 🇵🇸 Palestine • Gaza : les soignants européens témoignent d’un enfer
De retour de mission, plusieurs médecins et infirmiers français et suisses dénoncent la situation « inhumaine » dans les hôpitaux de Gaza. Ils décrivent un système de santé effondré, submergé par un flot ininterrompu de blessés, souvent des enfants, victimes de bombardements « d’une extrême violence ». L’un d’eux raconte des patients éviscérés gisant au sol, faute de lits, tandis qu’un autre se souvient d’un père demandant à s’absenter deux heures pour enterrer ses fils. Tous expriment une même stupeur : le silence et l’inaction persistante des pays européens face à l’ampleur du désastre humanitaire. Le Monde
🇲🇿 Mozambique • Près de 60 000 déplacés en 2 semaines
Les attaques djihadistes dans le nord du Mozambique ont forcé près de 60 000 personnes à fuir leur foyer en deux semaines, selon l’ONU. La province du Cabo Delgado, en proie à une insurrection affiliée à l’État islamique, a connu cinq assauts depuis fin juillet. L’Organisation internationale pour les migrations recense plus de 57 000 déplacés entre le 20 juillet et le 3 août dans les districts de Muidumbe, Ancuabe et Chiure. Les humanitaires peinent à suivre : seuls 30 000 déplacés ont reçu une aide d’urgence, dans un contexte de sous-financement criant. Cette flambée de violence survient alors que TotalEnergies prévoit de relancer d’ici fin septembre un gigantesque projet gazier, suspendu depuis 2021.
🇮🇱 Israël • Hémorragie démographique en cours
Depuis le 7 octobre, le solde migratoire d’Israël s’est inversé : en 2024, plus de 82 000 citoyens ont quitté le pays, pour seulement 56 000 arrivées. Une dynamique alimentée par le départ d’Israéliens jeunes, laïques et diplômés, souvent critiques du gouvernement et inquiets pour leur avenir. Selon Haaretz, 40 % des Israéliens envisagent aujourd’hui de partir.
🇧🇦 Bosnie-Herzégovine • Milorad Dodik déchu de la présidence de la Republika Srpska
La commission électorale de Bosnie a déchu Milorad Dodik de son mandat de président de la Republika Srpska, après sa condamnation définitive à un an de prison. La justice lui reproche d’avoir entravé l’autorité du haut représentant international en promulguant deux lois jugées illégales. Interdit d’exercer pendant six ans, Dodik dénonce un « procès politique » orchestré par l’Union européenne. Son avocat a annoncé un recours devant la Cour d’État. À la tête de l’entité serbe depuis 2006, Dodik rejette depuis des années l’autorité des institutions centrales bosniennes.
🇺🇸 États-Unis • Trump suggère une succession JD Vance en 2028
Donald Trump a évoqué hier la possibilité que son vice-président JD Vance lui succède à la tête du Parti républicain en 2028. S’il a souligné qu’il était « trop tôt » pour en parler, il a salué « le très bon travail » de Vance, qu’il estime « probablement favori » pour la prochaine présidentielle. Âgé de 40 ans, ancien sénateur de l’Ohio, JD Vance s’est imposé comme une figure centrale de l’administration Trump. Il a déjà exprimé son intérêt pour une candidature, tout en précisant qu’il consulterait Trump avant de se lancer.
🇵🇱 Pologne • Une cohabitation explosive s’installe à Varsovie
La Pologne entre dans une période de cohabitation tendue avec l’investiture de Karol Nawrocki à la présidence. Soutenu par le PiS mais officiellement indépendant, le nouveau chef de l’État s’oppose frontalement au gouvernement centriste de Donald Tusk. Leur antagonisme s’annonce brutal, notamment sur la justice, la politique étrangère et les droits sociaux. Dès sa prise de fonction, Nawrocki a annoncé vouloir entraver les réformes de Tusk, promettant de faire usage de son droit de veto et de son pouvoir de grâce. En parallèle, le premier ministre renforce son camp en nommant des figures hostiles à l’ancien pouvoir. Cette lutte institutionnelle pourrait paralyser l’action publique jusqu’aux élections législatives de 2027.
🇬🇦 Gabon • Le nouveau parti d’Oligui Nguema part favori pour les élections
À sept semaines des scrutins couplés du 27 septembre, le parti du président Oligui Nguema s’impose comme la force dominante. Fondée il y a à peine un mois, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) présentera des candidats dans toutes les circonscriptions. Elle a attiré des ministres en poste, d’anciens cadres du pouvoir et des figures de la société civile, absorbant au passage de petites formations comme l’Union Nationale Initiale.